La fin du premier semestre approchait, tout comme mes examens. Je suis actuellement dans mon ultime année de cours. Je touche mon rêve du bout du doigt. L’année prochaine, je pourrai enfin exercer. J’attends ce moment depuis si longtemps… Alors ce n’est pas le moment de foirer mes examens. Aujourd’hui, je n’avais pas cours, mais je m’étais quand même rendu dans mon école pour aller réviser toute la matinée. Réviser n’est pas forcément plaisant, mais je n’ai pas réellement le choix si je veux réussir mon semestre. Je constatais d’ailleurs, que je n’étais pas la seule à avoir eu cette idée. Aujourd’hui, la bibliothèque était assez peuplée.

Vers 13h30, j’avais rangé mes affaires dans mon sac pour aller manger, la tête pleine de cours. Je commençais à en avoir marre, une pause s’imposait. J’avais pris les transports en commun pour venir alors je remontais dans le bus pour me rendre en centre-ville et m’acheter un sandwich que je mangeais dans un coin. Pendant ce temps, je laissais mon esprit s’évader et je me voyais déjà exercer mon futur métier. J’avais tellement hâte ! J’y suis presque. Plus que quelques mois.

Une fois mon repas terminé, je me décidais à rentrer chez moi. Il fallait que je nourrisse mon chat tout de même. Je repris donc les transports, mon sac sur l’épaule. Je n’habitais vraiment pas loin, dans une petite résidence de quelques appartements, du coup, j’arrivais rapidement. Je descendis à mon arrêt de bus et marcher sur le trottoir en direction de chez moi. En chemin, je m’arrêtais pour prendre mon courrier. C’est étrange, ici les boites aux lettres sont au niveau du portail d’entrée. J’ai souvent du mal à m’y faire et il n’est pas rare que je sorte pieds nus pour aller récupérer mon courrier… Enfin, j’entrais dans la résidence, la tête penchée vers mon tas d’enveloppes, zieutant d’où elles provenaient. Le regard vers le bas, je constatais qu’il venait de pleuvoir… Pour changer. J’ouvris la porte d’entrée en la poussant avec mon dos et je me retournais pour m’avancer dans le hall d’entrée. Mais à ce moment-là, le son d’une voix me fit sursauter, je me croyais seule. J’en fis même tomber mon courrier. Cependant la surprise n’était pas le seul sentiment que je ressentais. Lizzy… cette voix… Je la reconnaitrais entre mille. Il ne pouvait pas être là, pas ici dans ce pays, pas dans mon immeuble, pas devant ma porte… Et pourtant. En le voyant, je m’étais figée sur place, les yeux ronds, ne comprenant absolument pas ce qu’il faisait là… Cela faisait longtemps… Tu m’étonnes… Si j’ai quitté la France, c’était quand même pour le fuir… Pas pour le retrouver devant moi quelque mois plus tard.

« Toi… »

Comment osait-il m’adresser la parole avec un grand sourire après ce qu’il m’avait fait ? Comment pouvait-il me parler comme si on était encore des super potes ? Comment osait-il se retrouver en face de moi… En le voyant, des images me revenaient en tête. Je le revoyais notamment dans son lit, en train de dormir, allongé entre deux poufs. Notre relation était géniale, je ne pourrais jamais le nier, on s’entendait super bien, et je me sentais vraiment bien avec lui, jusqu’à ce jour. Il m’a brisé le cœur et il ose revenir devant moi tout sourire. Il n’a pas le droit. J’étais toujours en colère contre lui, ça ne risquait pas de changer. Je fronçais les sourcils en le dévisageant.

« Mais qu’est-ce que tu fais là ? »

Et comment avait-il eu mon adresse ?

« L’un de mes frères t’a donné mon adresse à tous les coups… J’aurais dû leur dire, il se serait abstenu… »

Bon, là je parlais plus pour moi-même que pour lui. Mais une chose était sûre, je ne voulais pas le revoir.

« Va-t-en ! Tu n’as rien à faire ici, je n’ai plus rien à voir avec toi. »