C'est une matinée idéale pour aller au parc. Il y a du soleil, il semble faire à peu près bon, De plus, je ne travaille pas, puisque je ne suis plus qu'insituteur à mi-temps depuis la naissance de ma fille Lelya, que j'élève seul. Oui, j'ai vraiment envie d'aller au parc. De m'oxygéner un peu, de promener ma fille. Alors je me suis préparé, j'ai préparé ma fille, j'ai sorti la poussette, et je l'ai bien installée dedans. J'ai veillé à ce que le plaid recouvre parfaitement ses petites jambes, à ce que son manteau soit bien mis, à ce qu'elle ait bien sa tétine et ses doudous. Puis, j'ai attrapé mon chat, mon fidèle Muffin, je lui ai accroché sa laisse autour du coup, et je l'ai accrochée à l'une des manches de la poussette. J'ai pris l'habitude de promener ma fille dès son plus jeune âge, et de prendre le chat avec nous. Il adore ça, d'ailleurs, et il marche dans le même rythme que la poussette. Ce chat m'épatera toujours ! Bref, j'attrape mon porte feuille, mon portable, je dépose un petit sac avec le nécessaire pour ma fille sur le filet en dessous de sa poussette, et je quitte mon appartement.
Quelques personnes ont eu la même idée que moi, en cette belle matinée. J'inspirais un grand coup l'air qui s'offrait à moi, tout en détaillant les gens, les arbres, les alentours. J'adore ce parc, je le connais par coeur. Et même si je ne suis pas venu m'y promener depuis environ deux semaines - travail oblige, et première otite de Lelya - j'ai l'impression que rien n'a changé, que j'y suis toujours chez moi.
Mais alors que je me promène, une silhouette familière m'interpelle. Non, ça ne peut pas être elle, c'est impossible. Elle est partie il y a quelques temps déjà. Elle nous a abandonné, Lelya et moi. Elle ne peut pas être là. Je dois rêver. Mais il faut que je m'approche, pour en être vraiment sur. Doucement, surement. Je l'observe, je cherche à la reconnaître.
Je ne me suis pas trompé, et aussi étonnant que ça puisse paraître, c'est bien elle. Thalia Campbell, la mère de ma fille, mon ex petite amie. Que fait-elle ici? Je l'ignore. Et je ne sais même pas comment réagir. Honnêtement, une partie de moi a envie de lui sauter dans les bras, de lui dire à quel point elle m'a manqué. Une autre partie de moi a envie d'aller la voir et de lui balancer toute la haine qu'elle m'inspire depuis février, haine qui a pris la place de l'immense amour que je ressentais. Et une autre partie de moi a envie de fuir, comme elle l'a fait. De l'ignorer, royalement, car après tout, elle n'est plus rien dans nos vies.
Mais alors que je fais demi-tour pour rentrer chez moi, j'entends sa voix derrière moi. Eh mince ! Elle m'a vu, elle m'a reconnu ! Que faire ? L'ignorer, lui répondre ? Je la connais, je sais que si je la fuis, elle persistera jusqu'à ce que je lui réponde. Alors je m'arrête, et je la laisse me rejoindre. Essouflée, elle se pose en face de moi, et nos corps sont séparés par la poussette qui abrite notre fille. Je soupire, avant de lancer...
"Thalia, que fais-tu là ?"