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 La gluance des rêves [PV Kaylee]

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MessageSujet: La gluance des rêves [PV Kaylee]   La gluance des rêves [PV Kaylee] EmptyVen 7 Oct - 11:51


Nuit-8
Le médecin légiste est souriant. Il apparait tout blanc dans son habit de docteur des morts. Il retire son tablier maculé de taches de sang et de graisse. Isaac retient sa respiration. La mort entre dans les vivants par l’odeur, bien plus que par les yeux. Et le cœur d’Isaac, si près de ses côtes, bat une chamade toujours horrifiée par les effluves de chair et de sang.

- Tu ne t’habitueras jamais, hein ?
- Non.

Il rit. Il rit toujours, ce légiste. Sa petite joie rayonne sur ses dents – aussi blanches que le reste de sa personne.

- As-tu découvert quelque chose d’intéressant ?
- Oh. Oui.

Il se hâte près du mort. Un homme blond d’une trentaine d’année. Un « Y » géant et rouge lui fend la poitrine. On dirait une cicatrice de l’enfer. La cicatrice parait si carmine dans ce monde blanc… Isaac a mal à la poitrine. La déchirure du cadavre lui lacère la peau au même endroit. Il détourne les yeux.

- Après la mort, ta victime a été ouverte et découpée méticuleusement. Tu vois, cette cicatrice au bas du ventre ?
- Mh. Oui.
- On lui a pris les organes. Du beau travail, en fait. Celui qui a fait ça avait de solides bases en anatomie…
- Du trafic d’organes ?
- Non. Le corps a été conservé plusieurs heures dans un frigo avant l’extraction des organes. Ils étaient perdus au moment où ils ont été retirés.

La voix du légiste disparait dans un brouillard. Les détails organiques sont toujours trop organiques.  La conscience du policier s’envole vers son dossier afin de ne plus rien entendre.

Nuit-1
La machine ronronne doucement. La police de Manchester s’est offert une nouvelle imprimante afin de mieux reproduire les portraits robots. A côté du monstre d’encre et de plastique, Isaac attend, curieux, que la chose donne son verdict de papier.

Son esprit est entre deux eaux légères, entre le mécanisme de pensée que confère la fatigue, et le bercement monotone des bruits habituels d’un bureau de police. Derrière les murs pâles, de l’autre côté de la porte de bois, son collègue dessinateur vient de terminer le portrait robot du premier témoin du second meurtre. De l’autre côté du couloir, on entend des policiers rire. Un collègue jure sur la tasse qu’il a laissé tomber. Un collègue passe en courant…

Le portrait robot se dégage doucement de la fente de plastique… Isaac le prend en main.

Son esprit se fracture. Ses yeux se figent. Il a l’instinct plus rapide que la rationnalité et cet instinct grogne contre les os de son crâne. Un grognement qui envahit tout le reste de son être.

Une telle ressemblance, est-ce possible ?

Isaac cille.

La machine se manifeste à nouveau. Le portrait robot du second témoin du second meurtre arrive à son tour.

Nuit 0
Il flotte dans l’air une poussière d’attente. Qui empèse le temps et engourdit les membres. Assis sur son lit, en bas de pyjama et pieds nus, Isaac se masse les poignets. L’entrainement au tir fut long.

Un gémissement timide et étouffé.

Les yeux d’Isaac roulent dans leurs orbites vers la porte de la chambre fermée à clef.

- Charlie, shut up.

Ses longs cils blonds laissent des ombres bleues sur le dessus de ses pommettes. Il est en mode automatique, comme chaque nuit de chasse, comme à chaque fois qu’il doit oublier sa capacité à vibrer et à s’émouvoir.

Il s’allonge sur le lit. Il laisse la lumière allumée. Il ferme les yeux.

De loin, il ressemble plus  à un gisant plus qu’à un dormeur car c’est ce qu’il est, au fond : un gisant au fond de son corps.

Et brutalement, il plonge dans les rêves. Sa peau se détache, ses muscles se délitent, ses nerfs s’arrachent. Ne reste de lui qu’un squelette ténu.

Ses yeux se rouvrent sur un ciel nuage et un monde qui lui parait liquide. Il pose un pied d’os sur une bulle géante. Une chair revient autour des os. Une nouvelle apparence se forme. Il ressemble à un enfant de neuf ans. Lui quand il a compris qu’il avait tué ses deux frères et entendu sa mère hurler d’horreur.

Il n’y pense plus. Ne veut plus, sans doute.

A présent, il ressemble à un ange. Peau pâle, cheveux blonds, vêtements blancs. Seuls ses yeux ont perdu leur blanc et reflète l’obscurité de l’univers.

Son regard se porte sur le rêve sur lequel il marche. Kaylee n’y est pas. Il s’envole. Son aura de cauchemar laisse des étoiles minuscules et noires sur les nuages qu’il frôle.

Où est Kaylee ? Où est son rêve, son inconscient, son âme de nuit ?

La recherche dure quelques heures. La faim pointe. L’enfant blanc grince des dents.

Soudain.

Là. Là-bas. C’est elle, n’est-ce pas ?

L’enfant blanc pose un pied sur le dôme du rêve. Il se concentre. Lentement, la frontière du dôme faiblit. Ramollit. Il glisse en dedans. La gluance du rêve. Son corps, en apesanteur. Et lentement, il se déplace vers l’endroit où se trouve celle qui ressemble à la meurtrière.
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Kaylee L. Harrington
Kaylee L. Harrington

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MessageSujet: Re: La gluance des rêves [PV Kaylee]   La gluance des rêves [PV Kaylee] EmptyMar 11 Oct - 22:08

HJ:



   
La gluance des rêves
Isaac & Kaylee
L'air marin effleure mon visage et soulève doucement mes cheveux relevés en un chignon décoiffé. L'eau claque dans la nuit et semble s'amuser du mystère obscur qu'elle dégage. La Lune est pleine ce soir, suffisamment pour éclairer les rues noires et se refléter sur les flots malicieux de l'océan. Ce port est effrayant. Plongé dans un mutisme mortuaire. Le quai est désert, et c'est sans parler des frégates silencieuses dont les ombres fantômes se bercent lugubrement au gré des courants nocturnes. Mais le cœur de mes appréhensions réside au plus profond de ces eaux de ténèbres, trop épaisses pour laisser pénétrer un peu de lumière. N'importe quelle créature cauchemardesque pourrait en sortir. Et pourtant, les vagues s'agitent de plus bel sous mes yeux, riant presque à l'idée de m'engloutir pour toujours.

Je me détourne, essayant vainement de chasser un frisson tenace le long de ma nuque. Une capitale londonienne du dix-neuvième siècle se dresse devant moi. Je devine ses rues vides et glacées. Les volets soigneusement fermés à cette heure avancée. Les bars sont fermés, les portes closes, et les enfants sagement pelotés sous leur duvet. Je devine les loubards qui traînent aux carrefours désertés, les couteaux repliés dans leurs poches, et leurs regards malsains qu'ils posent sur les femmes à s'aventurer encore dans le froid d'octobre. J'imagine les prostituées arpentant les pavés humides, cherchant de quoi s'acheter un peu de pain dans leur désespoir. L'ambiance est lourde, et le silence précieux. C'est une sombre époque. Une époque de meurtres abominables. Celle de Jack The Ripper.  

Le lourd carillon de Big Ben me fait sursauter. La haute silhouette de l'Elizabeth Tower apparaît alors non loin. Je frémis à nouveau. Le vent me happe, et je serre les dents. Il faudrait que je trouve un endroit chaud où me réfugier. Ignorant où aller, mais certaine dans ma démarche, je quitte les bords de la Tamise pour m'aventurer dans les rues. Mes petits talons claquent contre la chaussée irrégulière. D'un geste, je resserre mon manteau autour de mon corps. Je ne suis vêtue que d'une robe légère, et l'épiderme à nu de mes jambes protestent vivement contre la fraîcheur du dehors.

Mes pas raisonnent le long des murs. Les maisons paraissent si hautes maintenant, et se dressent comme de menaçantes murailles de parts et d'autres de mon chemin. Du coin de l'oeil, je surveille les recoins sombres à la recherche de la moindre silhouette qui chercherait à ne pas se faire voir. Mais c'est moi qui me fais finalement surprendre. Un vacarme assourdissant retentit soudain dans mon dos. Je fais volte-face, surprise, et avise au dernier moment un vieux matou errant filer sur l'autre trottoir. Dans son sillage, une poubelle vide roule dans le caniveau. Un soupir m'échappe. L'ordre et le calme reviennent dans la ruelle. Je me retourne pour reprendre ma route … et me fige au beau milieu de ma manœuvre.

Un enfant se tient là. Droit devant moi, au beau milieu de la route. Si j'aurais pu m'affoler de cette apparition soudaine, je m'en retrouve plus intriguée qu'effrayée. Son accoutrement immaculé et sa tignasse blonde me renvoie l'image d'un ange tombé de son nuage. Mais peut-être est-il vraiment tombé du ciel, finalement. Je regarde autour de moi. Il est seul, vraiment seul. Comment est-ce possible ? Comment peut-on laisser un enfant se promener ainsi la nuit, par un froid d'hiver ? Et qu'est-ce que je dois en faire, moi, maintenant ? Je décide finalement de me secouer les plumes avant de prendre racine. J'avance de quelques pas vers l'enfant, sans pour autant l'approcher de trop près pour ne pas lui faire peur.

- Tu es perdu ? je souffle dans un nuage de vapeur glaciale.  
Codage par Emi Burton
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