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 Parfois, il faut mettre la main à la patte.

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MessageSujet: Parfois, il faut mettre la main à la patte.   Parfois, il faut mettre la main à la patte. EmptyLun 23 Juil - 18:45




Parfois, il faut mettre la main à la patte.


D'aussi loin qu'il s'en souvienne, Oliver avait toujours été une personne particulièrement studieuse, avec une soif de savoir intarissable. Il faut dire aussi que pour lui, apprendre n'importe quoi est un jeu d'enfant. Loin d'être surdoué, il ne manquait pourtant pas de facilités. Il aurait pu faire n'importe quel métier, toutes les carrières étaient à sa portée, mais c'était celle de vétérinaire qu'il avait embrassé quelques années auparavant. Lorsqu'il était arrivé à Manchester, soit disant pour se perfectionner, il n'en avait guère besoin. Toutefois, il avait jouer le jeu auprès de Kaylee, et avait scrupuleusement suivi chacun de ses conseils, comme un apprenti bête et dicipliné.A plusieurs reprises il avait eu envie de lui dire qu'il ferait telle ou telle chose plutôt comme ça, ou comme ça, mais n'en avait rien fait. Il bossait dans sa clinique, et n'avait pas envie de passer pour quelqu'un de prétentieux, d'autant plus qu'il ne l'était pas. Cependant, il profitait parfois de son statut de gardien, la nuit, pour lui glisser quelques suggestions afin d'améliorer ses finances et ses profits, pour dynamiser la clinique. Ainsi, plusieurs fois, ce fut ses idées à lui qu'elle mit en application, tout en pensant que ça venait d'elle. Il avait beau être quelqu'un d'assez fier, avec une certaine attirance pour la reconnaissance, il trouvait ça plus sympa de la laisser profiter de ses conseils, d'être en retrait pour n'être plus que seulement un rouage de cette machinerie. D'ailleurs, ce stratagème là, il l'avait encore utiliser pas plus tard que le mois dernier. Il ne voyait pas ça comme de la manipulation, mais plutôt comme un coup de pouce. Ce n'était pas comme s'il était de mauvais conseil..!

Il y avait un séminaire pour les vétérinaires du pays auquel Ollie avait vraiment envie de se rendre. Persuadé que cela serait tout aussi bénéfique pour sa collègue, il lui en avait touché deux mots. L'idée ne l'avait vraiment pas emballée. Il n'y avait que lui pour aimer entendre parler de travail des heures et des heures ? Il aurait pu accepter cette décision, et y aller seul, mais il n'en resta pas là. Kaylee était excellente dans son domaine, il n'avait rien à redire, mais prendre connaissance des nouveautés ne pouvait pas lui faire de mal non plus. Et puis, il aimait bien sa compagnie. Elle était le grain de folie qu'il lui manquait parfois peut-être. Et pour être honnête, depuis le temps qu'ils travaillaient ensemble, non seulement Oliver la concidérait comme une amie, mais aussi comme une deuxième soeur. Ou plutôt comme une cousine. Vous savez, cette cousine un peu tarée qui vous fait parfois un peu honte, mais que vous aimez tout de même beaucoup? Il lui glissa alors à plusieurs reprises cette idée de séminaire, suffisamment la journée pour qu'elle en rêve aussi la nuit, jusqu'à ce qu'elle en vienne à penser que ça n'était peut-être pas une si mauvaise idée. Un sourire victorieux s'était glissé sur son visage lorsqu'elle lui annonça de vive voix qu'elle était de la partie.

Le séminaire débutant en début d'après midi, il avait compté entre 4h30 et 5 heures de route jusqu'à Londres. Ils auraient pu y aller en avion, mais les vols affichaient complets depuis plusieurs jours déjà. Ollie proposa à son amie de faire la route en voiture. Certes, il avait fait un accident une fois, mais ça n'était pas de sa faute ! Il passa donc la réccupérer chez elle vers 8 heures. Pour tout dire, il était garé depuis une bonne demie heure déjà. Plus que ponctuel, Ollie arrivait toujours en avance. Ca lui laissait le temps de vider ses deux cafés, tout en surveillant que la demoiselle était bien réveillée de l'autre côté des rideaux. A huit heure pétantes, il lui envoya un sms pour la prévenir qu'il allait bientôt arrivé, ayant redémarré un coup pour retourner prendre des boissons chaudes pour la route, dont une qu'il lui offrit avec un grand sourire lorsqu'elle prit place sur le siège à ses côtés. " Bien dormi? Y'a des bagels sur la banquette arrière, si tu as faim." proposa-t-il, mettant le cap sur Londres. Il avait hésité avec des donuts, mais un gâteau avec autant de glaçage était un pari risqué pour son siège entre les mains maladroites de Kaylee. Nettoyer des miettes seraient bien moins compliqué que du sucre et des vermicelles fondus partout...

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Kaylee L. Harrington
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MessageSujet: Re: Parfois, il faut mettre la main à la patte.   Parfois, il faut mettre la main à la patte. EmptyLun 23 Juil - 19:56



   
Parfois, il faut mettre la main à la patte
Ollie & Kaylee

C'est avec un gros soupir que je referme la porte arrière de la voiture d'Oliver, juste après avoir balourdé mon sac de voyage sur la banquette. Je ne comprends toujours pas ce qu'il m'a pris d'accepter de me rendre à ce séminaire. Entre le temps de trajet rébarbatif, les sujets d'étude soporifiques et les vieux pervers qui ont l'habitude de se trouver à ce genre de réunion … j'ai comme l'impression d'avoir été bernée. Mais de quoi au juste ? C'est moi qui suis allée trouver Ollie pour lui dire que je venais finalement. C'est complètement idiot. Bougon malgré tout, je me laisse tomber sur le siège passager à côté de mon ami et collègue. Le café qu'il agite alors sous mon nez a le mérite de m'arracher un sourire en même temps que de me détendre un peu. Toujours aussi prévoyant !

- Oh bon sang, lâché-je en rejetant mon crâne contre l'appui-tête. Tu sais vraiment comment parler aux femmes toi.

Oliver a seulement le temps de décoincer le frein à main, mais pas vraiment celui d'atteindre le coin de la rue, que je me suis déjà tortillée jusqu'à atteindre la sainte boîte de bagels à l'arrière du véhicule.  

*

Je ne dirais pas que mon collègue est un homme ennuyeux. Ni même que le temps passe horriblement lentement en sa présence. En revanche, cinq heures de voyage, même aux côtés d'Ollie ça paraît tout bonnement interminable. J'ai renoncé à l'idée de me trémousser au gré des musiques de la radio lorsque mon coude est partie cogner beaucoup trop fort contre la portière de la voiture.  Avachie sur mon siège depuis deux bonnes heures à présent, je gigote pour tenter d'attacher mes cheveux en une queue de cheval. Mes doigts s'attardent sur ma nuque brûlante. Il fait chaud. Dehors, mes yeux suivent le paysage vert mais désertique qui défile inlassablement. Nous sommes plus ou moins perdus au milieu de nulle part, entre Londres et Manchester. Je me hisse et lève le nez vers la fenêtre, savourant l'air frais fouettant mon visage, un peu de la même manière qu'un chien sortant une langue baveuse dans le vent.

- On devrait peut-être penser à faire une pause, tu ne crois pas ?

Je tourne la tête vers mon ami, quêtant sa réaction. Oliver est désigné tête pensante pour tout le déroulement de ce séminaire. Conducteur et guide touristique, je compte énormément sur lui pour me ramener jusqu'à nos chambres d’hôtel après chaque cours dispensé par nos vieux collègues chiant à en crever. Alors pour le coup, c'est aussi lui qui décide pour les arrêts pipi. Le problème c'est que nous sommes vraiment en pleine campagne, sans réel endroit prévu pour se garer.

- Au fait, n'hésite pas à me le dire si tu veux que je prenne un peu le volant. Je sais que ton bras est très bien remis de ton accident, mais je ne voudrais pas que tu for... ATTENTION !

Je bondis sur place et plante mes ongles dans le panneau de bord. Il me semble qu'Ollie donne un coup de volant. En tout cas je sens clairement la voiture se déporter vivement sur la droite, au même titre que ma cervelle dans ma boîte crânienne, rouler dans la terre et les caillasses en bord de route, avant de freiner dans un crissement de pneus. Crispée de haut en bas, je regarde du même air ahuri que mon collègue le jeune daim suicidaire quitter tranquillement la chaussée pour rejoindre le taillis qui borde le chemin. Oh seigneur. Un peu plus et on percutait bambi comme une auto-tamponneuse. Je glisse des doigts tremblants sur mon front. Sérieux, mourir en se rendant à un colloque, c'est vraiment naze.

- T-tu vas bien Ollie ?

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MessageSujet: Re: Parfois, il faut mettre la main à la patte.   Parfois, il faut mettre la main à la patte. EmptyLun 23 Juil - 21:15


 
 

 
Parfois, il faut mettre la main à la patte.

 

 
Ollie savait faire la conversation, mais au bout d'un moment, celle-ci se tari, indéniablement. Malgré toute la bonde volonté de sa passagère, qui s'était pourtant ambiancé sur la musique un sacré moment, entrainant le conducteur à chanter avec elle, même lorsque les ondes de la radios étaient brouillées.  Il l'avait même invité à prolonger sa nuit, si elle en avait envie. Le "silence", honnêtement? Ca ne le dérangeait pas. De base pas forcément très bavard, rouler avec la musique en bruit de fond ne lui posait vraiment pas de problème. Il était suffisamment à l'aise avec sa collègue pour que les silences ne soient pas lourds. Pourtant, il sentait bien que quelque chose chiffonnait Kaylee, qui se tortillait sans cesse sur son siège, comme une gamine luttant contre l'ennui. Elle avait pourtant engloutie les bagels avant même de quitter Manchester, elle ne pouvait pas encore avoir faim, si? Peut-être avait-elle trop chaud? Il augmenta la climatisation dans sa direction, avant de rouler des yeux en la voyant ouvrir la fenêtre, la coupant alors. Il avait l'impression d'être en voiture avec sa sœur, toujours impatiente. Si Kaylee lui demandait s'ils arrivaient bientôt, ou qu'elle avait oublié son doudou, il jurait devant dieu qu'il la laissait sur le bas côté.

- On devrait peut-être penser à faire une pause, tu ne crois pas ? demanda alors sa passagère. Il regarda l'heure. Ça faisait maintenant un peu plus de deux heures qu'ils roulaient, pourtant, il se sentait encore d'attaque à une centaine de kilomètres supplémentaires. " Personnellement, ça va. J'ai fait trois micro siestes depuis qu'on est parti alors je me sens bien." plaisanta-t-il, en regardant déjà où ils pourraient s'arrêter sans gêner personne. A peu près partout, en faite. Le chemin qu'il avait prit était tellement désertique, en plein milieu de nulle-part, qu'à un moment donné, Oliver avait discrètement vérifié s'il était bien toujours sur la bonne route. L'agitation de Kaylee prenait sens avec cette demande. Sans doute avait-elle envie d'aller faire pipi? Ceci dit, a moins de trouver une station quelque part, elle risquait de devoir faire ça en pleine nature. Mais maintenant qu'il y pensait, ses trois cafés de ce matin commencèrent à se manifester. " On s'arrête à la prochaine station, promis." prévint-il alors. Il pourrait reprendre un truc à grignoter à la jeune femme, histoire qu'elle tienne sur son siège le reste du trajet.

"ATTENTION !"

Merci seigneur d'avoir inventé la caféine. pensa Ollie, reconnaissant auprès de ses réflexes d'avoir été si réactifs, ayant du mal à réaliser ce qui venait de se passer. Finalement, il remarqua ce fichu daim disparaitre dans les champs après avoir manqué de tous les tuer. "Bon sang! Si tu croises un petit animal, c'est bien plus dangereux de l'éviter ! Et si c'est un gros, tu freines Oliver ! Mais pas ça !" La voix de son père, l'engueulant alors qu'il venait d'expédier la voiture dans le poteau du voisin pour éviter un hérisson résonnait dans sa tête. Quoi, il aurait dû écraser cette pauvre bestiole et aujourd'hui, manquer d'exploser l'arrière train de cet animal et le laisser à l'agonie quelque part juste pour rester sur la route? Hors de question. Retrouvant ses esprits, et se souvenant surtout qu'il avait une passagère à côté de lui en l'entendant parler, il coupa le moteur. De toute façon, plus sur la chaussée que ça, tu meurs. L'expression n'est peut-être pas la mieux choisie, je vous l'accorde. " Ouais-ouais, ça va, ça va. Et toi ? Tu n'as rien? Ca va ? Je suis désolé, il a vraiment surgit de nulle part... se confondit-il en excuse, lisant encore parfaitement la frayeur sur le visage de sa collègue, s'assurant qu'elle ne s'était ni cognée la tête ni autre chose. Il se dédouanait toutefois de tout bobo au coude, connaissant la raison de celui-ci.  Il mit les warning, et souffla un instant. Plus de peur que de mal. Repensant à la probable envie de la jeune femme de se soulager, il glissa un regard moqueur vers elle et tenta de faire retomber la pression en lui disant "J'espère que ton besoin de pause est toujours d'actu?" avant de sortir de son véhicule pour prendre l'air. Il n'avait pas taper le daim, n'est-ce pas? Ca n'était pas tant pour sa voiture qu'il se faisait du soucis, mais pour l'animal. Mais, vue la façon avec laquelle il avait sautillé pour s'éloigner, ça devait aller. Emma allait vraiment lui interdire de reprendre sa voiture s'il lui racontait ça. S'étirant pour détendre son corps, surtout après ce coup de stress, il fit quelques pas pour se dégourdir les jambes. Il n'eut pas le temps d'en faire deux que son pied se prit dans quelque chose, qui s'accrocha à son pantalon. Son regard se glissa sur l'objet en question, qui glissa ensuite le long de ce morceau de ferraille rouillé, jusqu'à mené tout droit à sa roue. Merdemerdemerdemerdemerde ! "MERDE!" finit-il par cracher en réalisant que son pneu était complètement éventré. Y foutre un coup de pied n'arrangeait pas la situation, mais ça avait le mérite de soulager. Qu'est ce que cette merde foutait ici? La poisse de Kaylee était contagieuse ou quoi ? Rien. Rien à des kilomètres à la ronde. Rien du tout. Et le seul endroit qui était prit pour un dépotoir d'ancien matériel agricole était pile l’endroit sur lequel il avait été contraint de s'arrêter? " Fais attention où tu mets les pieds..." l'avertit-il toutefois, comme immaculé de cette récente rage, pour éviter d'avoir en plus d'une roue à changer, une hémorragie à stopper. Une roue? Naif qu'il était. Ollie n'avait pas encore vu le reste des dommages pour penser ça...  

 
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Kaylee L. Harrington
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MessageSujet: Re: Parfois, il faut mettre la main à la patte.   Parfois, il faut mettre la main à la patte. EmptyMar 24 Juil - 16:10



   
Parfois, il faut mettre la main à la patte
Ollie & Kaylee

Je souffle et me laisse retomber au creux du siège. La frayeur est passée. Je hoche la tête pour répondre à la question d'Oliver. Nous avons visiblement évité le pire. Je laisse mon ami sortir en premier de la voiture. Bien sûr que je meurs d'envie de sortir de là. Mais j'ai encore les genoux qui tremblent. Je crois que j'ai plus balisé pour cette biche égarée au milieu de la route que pour cette fois où j'ai renversé un aveugle sur un passage piéton. Incompréhensible.

Prenant à présent une grande inspiration, j'ouvre la portière et balance mes jambes dans le vide pour sortir de l'habitacle. Mes baskets atterrissent dans l'herbe sauvage et mes poumons se galvanisent de l'air frais qui me remet les idées en place. Enfin. Qui aurait pu me remettre les idées en place. À l'instant où je touche terre, une sensation étrange se manifeste sous ma semelle, accompagnée d'un « sploush » assez caractéristique et … répugnant. Mes sourcils se froncent et ma bouche s'ouvre en une mine horrifiée alors que je constate que je viens de sauter, à pieds joints, dans la seule merde de vache présente dans les cinq kilomètres alentours.

- C'est pas vrai …

Je rouspète tout bas et m'agite pour essayer de chasser les traces brunâtres de ma chaussure. Si Ollie voit ça, il va m'interdire de monter dans sa voiture. Déjà parce que c'est vraiment dégoûtant. Et ensuite parce que l'odeur qui l’accompagne est juste monstrueuse. Je sursaute et rentre la tête dans les épaules lorsque j'entends mon collègue crier. Quoi « merde » ? Comment a-t-il fait pour être déjà au courant de ma dernière bourde ? Oliver est de l'autre côté de la voiture, c'est impossible !

En l'entendant s'énerver contre quelque chose à l'arrière du véhicule, je sautille entre les herbes hautes pour le rejoindre. L'éclat de colère du vétérinaire semble déjà s'être dissipé lorsque je le rejoins.

- Fais attention où tu mets les pieds...
- Ah euh … oui … justement …

Je me racle la gorge et frotte discrètement mon pied contre une touffe de verdure. Je tiens beaucoup à ces chaussures. Ça me trouerait le cœur qu'il me demande de les abandonner sur le bord de la route si je veux arriver à destination un jour.

- C'est quoi ça ? Du fil barbelé ?

Je repousse précautionneusement un truc rouillé et probablement infesté d'une bonne centaine de maladies. Mes yeux croisent alors ceux d'Ollie, et je me fige. Il a l'air tellement dépité que je crains un instant qu'il me parle de suicide.

- Tout va b... Mais … ! Qu'est-ce qui est arrivé au pneu ?!

Mes deux paumes viennent se calquer contre ma bouche. C'est quoi ce merdier ? On dirait que la voiture est passée sur un piège de clous oublié là depuis la seconde guerre mondiale ! Si mon collègue me dit qu'il y a un tas de vieilles grenades abandonnées juste là, je crois que je vais défaillir.

- Il faudrait peut-être appeler un dépanneur ou …

Je me suis déjà emparée de mon téléphone portable pour constater la minuscule barre de réseau qui bataille courageusement pour rester visible sur l'écran de l'appareil. Mes bras retombent le long de mon corps. Mince, je crois que c'est plutôt moi qui vais avoir des idées morbides. Ma main part s'écraser en travers de mon visage.

- Dis moi que tu sais changer une roue. Je ne veux pas qu'on reste ici jusqu'à la fin des temps, à sucer des cailloux pour survire ...

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MessageSujet: Re: Parfois, il faut mettre la main à la patte.   Parfois, il faut mettre la main à la patte. EmptyDim 29 Juil - 22:52


 
 

 
Parfois, il faut mettre la main à la patte.

 

 
Plus Oliver regardait cette voiture et plus la situation le désespérait. Il n'avait même pas envie de vérifier sur sa montre l'heure qu'il était, parce quand bien même réparerait-il cette roue, ils allaient forcément être en retard. C'était peut-être même cela qui lui pompait le plus l'air. Peut-être ne s'était-il jamais défait de l'éducation Rosebury, où il se devait d'être irréprochable, avec de bonnes manières, et le fait d'être ponctuel était un point très sérieux pour eux... ou peut-être juste pour lui. Il n'était pas anglais pour rien. Qu'allaient-ils manquer du séminaire? Probablement qu'une introduction, sinon quelques banalités tout au plus. Il se sentait mal vis à vis de Kaylee, elle qui avait finalement éprouver de l’intérêt pour ce rendez-vous de tous les professionnels... Mais était-ce vraiment de sa faute? Il n'avait jamais demandé à cette biche de traverser la route ni même à tous ces pécores d'abandonner leur matos ici ! Ah, elle était belle l'écologie! Il avait assez travailler avec les chevaux pour savoir que tout ce tas de ferrailles n'était en aucun cas biodégradable. D'ailleurs, il ne fallait pas être bien intelligent pour le savoir... Le regard de Ollie fut attiré par le mouvement du pied de sa passagère, frottant une touffe d'herbe pour nettoyer sa semelle recouverte de bouse de vache. Il ne fit aucun commentaire. A vrai dire, même s'il avait voulu râler encore plus, il n'aurait pas pu. Humainement incapable de péter un câble de tout les côtés, Oliver positionnait inconsciemment chaque problème dans une pyramide de détresse et en l’occurrence, la semelle crotteuse de Kaylee figurait tout en bas, dépassée de loin par ce soucis de pneu crevé. Ne pas faire de commentaire ne signifiait pas pour autant qu'il n'en prenait pas compte, ou pire, qu'il allait oublier.

Sa collègue constata alors à son tour l'ampleur des dégâts, dans une réaction des plus comiques. Sauf qu'actuellement, rien ne pouvait décrocher un sourire au vétérinaire. " Un pneu ? Quel pneu? Je ne vois pas de pneu mais qu'un gros problème..." répondit-il, dépité, sans prendre le soin d'atténuer la gravité des dégâts. Elle suggéra d'appeler un dépanneur. Oui, peut-être que c'était la meilleure solution... Levant les yeux pour regarder les champs autour d'eux, il ne misait pas gros sur la probabilité d'avoir une couverture téléphonique ici. Le mince espoir qui résidait en lui s'évapora en voyant la mine de Kaylee, son téléphone en main. Elle n'avait même pas besoin de le lui annoncer pour qu'il comprenne que cette idée tombait à l'eau, son visage étant beaucoup trop expressif pour ne pas parler de lui même. Super... Il comprit qu'il allait devoir s'y coller lorsqu'elle lui demanda s'il savait y faire. De toute façon, il n'aurait pas laissé la jeune femme s'en charger. Ca n'était pas aux dames de faire ce genre de chose. Non pas qu'il la jugeait incapable, mais tout de même... Retroussant les manches de sa chemise en les repliant progressivement sur ses avant-bras, il décrocha toutefois un mince sourire face à la réflexion de Kaylee, quant au fait de sucer des cailloux pour survivre. "Non ça serait dommage, j'essaie justement d'arrêter." répliqua-t-il sur un ton humoristique, tentant de dédramatiser la situation. Après tout, ça n'était qu'une roue ? Le monde ne s'arrêtait pas de tourner pour autant, non? Ollie ouvrit le coffre pour sortir la roue de secours et le cric qui allait avec, ainsi que quelques outils dans une boite, tout en racontant :  " Ceci dit, tu sais qu'au Moyen-Orient et en Afrique, il y a justement une pierre qui s'appelle le Kaolin ? C'est une sorte d'argile blanche et friable, composée principalement de kaolinite. C'est traditionnellement consommé par des femmes enceintes, probablement à cause de carences en zinc ou en calcium." Sans trop s'en rendre compte, il venait de faire ce que son frère et sa soeur appelait typiquement  : faire du Oliver, à bombarder sa science. 'Arrête de faire ton Oliver' sonnait parfois entre eux comme une insulte lorsqu'ils étaient plus jeune et que quelqu'un disait quelque chose d'intelligent. Essayant donc de rebondir sur cette facette de sa personnalité, il referma le coffre et dit à la brune : " Mais aux vues de ce sur quoi tu as marché, je pense  que les vaches de la région n'en sont pas vraiment friandes, ou qu'il n'y en a pas beaucoup ici..." Ca avait l'air drôle, à en croire ses petites yeux pleins de malices et le ton de sa voix. Pourtant, sa blague n'avait pas l'air d'avoir prit comme espéré, il ajouta alors quelques explications, dans un raclement de gorge : " C'est utilisé comme un  antidiarrhéique..."  Quand une blague tombait à l'eau, fallait-il vraiment l'expliquer? Parfois, Ollie se sentait un peu comme Sheldon, dans The Big Bang Theory, incompris... Lui, aurait rit. Enfin bref.


S'accroupissant vers la roue, il desserra les vis tout autour,se tuant presque les bras à y mettre autant de force, avant de placer le cric pour surélever l'auto. Si on lui avait dit qu'il devrait faire de la mécanique ce matin... Il regrettait presque un instant de ne pas être le type d'homme à découcher et ainsi donc à avoir des rechanges quelque part dans le coffre. Il allait s'en foutre partout, ses mains étaient déjà noires. Il démonta la roue non sans quelques coups de pied,  et dégagea le dessous de la voiture de tout ce barbelé,, pour ne pas abimer le futur pneu. Sa main s'éloigna vite du tas de métal lorsqu'un picot rencontra sa paume, venant se cogner contre le véhicule, ce geste de recul accompagné d'un juron. Génial, sa main était une hymne à Standhal à elle seule.. En rouge et noir... "Tu peux me donner le torchon dans ta portière?" demanda-t-il à son assistante du jour, pour empêcher la petite plaie de couler plus. Ca n'était pas bien profond, mais il était plutôt content d'avoir tous ses vaccins à jour... Il récupéra le tissus, assurant à Kaylee que ce n'était rien. Il avait du gel hydroalcoolique dans la voiture, il se nettoierait les mains avec, tant pis pour les picotis. Sortant le reste de fil barbelé de sous la voiture, en faisant un peu plus attention ce coup-ci, il lui demanda à nouveau " Tu peux le dégager un peu plus loin s'il te plait? Et fais attention..." avertit-il, en toute connaissance de cause, pour s'occuper de remettre la roue neuve ensuite. Il n'avait pas perdu tant de temps que cela en fin de compte. Il arriverait peut-être à l'heure. N'entendant pas le barbelé glisser sur le sol, il pencha sa tête sur le côté, alors qu'il resserrant déjà les écrous. " Kaylee?"

 
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MessageSujet: Re: Parfois, il faut mettre la main à la patte.   Parfois, il faut mettre la main à la patte. EmptyVen 7 Sep - 11:58



   
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Ollie & Kaylee

Il y a des fois comme ça, où je me demande si mon collègue et moi avons suivi les mêmes études. Je veux dire … Je suis quand même le genre de fille capable de me fracturer le poignet avec un casse-noix. Ollie, à côté, est capable de se métamorphoser en véritable géologue en un claquement de doigts. Et ça ne marche pas qu'avec cette discipline en plus. L'autre jour il m'a fait un point complet de météorologie parce que je me suis extasiée sur un arc-en-ciel aperçu à travers la fenêtre du cabinet. Je me demande où il va chercher tout ça.

Et c'est justement la question que je suis en train de me poser alors qu'il m'expose les propriétés anti-diarrhéique de ces cailloux africains. Je reste un peu con sur mon plan d'herbe, les bras ballants, à regarder vers lui d'un air incertain. Je n'ai aucune idée de ce que je suis censée répondre. Déjà, pour les raisons évidentes évoquées à l'instant. Ensuite parce que Oliver a découvert ma chaussure salie et malodorante, ce qui me prouve une fois encore qu'il est impossible de se jouer de mon collègue. Ce n'est pas manque d'avoir essayé à plusieurs reprises pourtant, lors de ces longues journées de travail interminables. Une petite farce entre collègues de temps en temps, ça ne fait pas de mal … Sauf avec Ollie. Cet homme doit avoir un sixième sens ultra aiguisé. Ou alors, c'est peut-être que le problème vient de ma crédibilité complètement naze.

- Tu sais, finalement, je pense que nous aurions dû nous rendre à un séminaire de géologie. Tu aurais fait fureur.

Je lui lance un coup d’œil moqueur, avant de retourner frotter ma chaussure dans un paquet de fleurs sauvages le temps qu'il se démène héroïquement avec la roue de secours. Ses protestations soudaines ont pourtant tôt fait de me faire rappliquer à ses côtés avec inquiétude.

- Ne te fais pas mal, Ollie ! M'exclamé-je avec crainte en apercevant le sang sur ses doigts. Ta main n'a sûrement rien de plus compliqué qu'un arrière-train de doberman, mais on n'a vraiment pas le matériel nécessaire pour la recoudre.

Je croise son regard, horrifiée, avant de me rendre compte que la comparaison n'était peut-être pas des plus délicates. Le chiffon qu'il me réclame reste encore une bonne diversion pour ne pas s'attarder sur le sujet. Les instructions de mon partenaire fusent à nouveau et je ne tarde pas à m'exécuter, presque soulagée d'avoir une tâche à accomplir.

- Oui, chef !

Mes doigts se referment avec précaution sur le fil barbelé. J'amorce un geste pour le tirer dans le petit fossé qui borde la route. La chose se tend et résiste, à ma grande surprise. Yeux écarquillés, j'observe un instant ce que j'ai entre les mains, sans comprendre d'où vient le problème. Bon sang, Ollie m'a filée le truc le plus simple à faire. Qu'est-ce qui cloche encore ? Pourquoi ce machin ne vient pas ? Bien décidée d'en venir à bout, je cale mes pieds de part et d'autres du fil de fer, l'empoigne de mes deux mains, et tire dessus de toutes mes forces.

En vain.

Ma chaussure finit par riper sur des cailloux trop lisses. Ma jambe glisse en avant tandis que mes fesses partent en arrière. La gravité me fait chuter, et je me retrouve bien vite le cul dans la poussière. Un craquement horrible se fait entendre dans la poche arrière de mon pantalon, alors que mon coccyx est clairement en train de pleurer sa dignité. Mon téléphone … !

- Oh non ! Nononononon !

Je roule un peu dans la poussière pour me relever précipitamment. Mais c'est déjà trop tard. Lorsque je sors l'appareil de mon jean, l'écran du cellulaire est complètement enfoncé. Pire encore, la ligne même du téléphone n'est plus droite, mais semble légèrement courbée, comme s'il avait intégré l'arrondi de mes fesses.  

- C'est un cauchemar. Hein, Ollie ? On va se réveiller n'est-ce pas ?

Je lui lance un regard implorant, complètement dépitée et désespérée.

- Ce truc ne bouge pas. Tu es sûr qu'il n'est pas encore accroché à quelque chose sous la voiture ?

Dans ma rage, j'envoie un coup de pied dans le fil barbelé. Mon geste provoque un nuage de poussières qui explose dans l'air. J'en prends plein les yeux. Super. Maintenant je crache mes poumons, et si je m'étouffe pour de bon, nous n'aurons même plus de quoi appeler les secours.

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MessageSujet: Re: Parfois, il faut mettre la main à la patte.   Parfois, il faut mettre la main à la patte. EmptyVen 7 Sep - 22:37


 
 

 
Parfois, il faut mettre la main à la patte.

 

 
Un derrière de doberman. Voilà une façon de qualifier sa main qu'il n'aurait jamais imaginé lui même. Observant celle-ci, il avait beau faire de son mieux avec tous les efforts du monde, il n'arrivait pas a voir ce qui avait permis à Kaylee cette analogie loufoque. Heureusement pour eux, son égratignure était bien moins profonde que ce que pouvait l'être un trou de balle d'un chien de cette race... Après avoir enroulé sa main du chiffon donné par sa collègue, il la missionna d'éloigner le fil barbelé pour ne pas crever la nouvelle roue, lorsqu'il en aurait fini avec elle, tout en lui demandant de faire attention. Il connaissait que trop bien la demoiselle pour ne pas le lui rappeler à longueur de journée. Alors qu'il terminait son dépannage express, il comprit que quelque chose clochait, n'entendant pas le métal de l'arme du crime racler le sol. Il n'imaginait clairement pas la vétérinaire avoir fait une boule de celui-ci pour le porter ensuite. Aussi, il pencha la tête pour avoir un visuel sur la jeune femme, qu'il découvrit par terre. Il réprima un petit rire moqueur. Qu'est-ce qu'il avait dit, hein ? Serrant le dernier écrou, il s'essuya les mains en se relevant pour s'assurer qu'elle ne s'était pas non plus fait mal en tombant. Il arriva ainsi à sa hauteur lorsqu'elle venait de réaliser que son téléphone était détruit. Un simple coup d’œil sur la courbe que faisait l'objet, et il comprit qu'elle était tombée dessus, et l'avait ainsi déformé en y imprimant la forme bombée de ses fesses. Là encore, il retint un rire moqueur. C'était jamais cool de peter son téléphone, mais c'était pourtant drôle pour Oliver à cet instant. Empruntant une mine désolée, il dit alors d'une fois faussement compatissante, posant une main réconfortante sur son épaule : «  Hmm, j'en connais une qui n'a pas la chute de rein d'un chihuahua par contre.. » Il acheva sa moquerie de quelques tapotements sur son omoplate. Même s'il trouvait ça très amusant, Ollie avait au moins la décence de ne pas enfoncer le clou en riant. C'était pas faute de se retenir pourtant...

« C'est un cauchemar. Hein, Ollie ? On va se réveiller n'est-ce pas ? »  demanda-t-elle, dépitée. Il n'était pas vraiment matérialiste, alors pour lui, un soucis comme celui-ci ne le bouleversait pas non plus. Il n'y avait pas mort d'hommes, non ? Ca n'était qu'un téléphone, après tout. «  J'aimerais que ce soit le cas, mais si ça l'était, crois-moi, on en serait pas là... » répliqua le gardien fier en lui. Ça aurait pu en être un, ça y ressemblait presque. Mais si ça avait été le cas, Ollie aurait réglé le problème depuis longtemps... Mais finalement, même dans le monde réel, il s'était occupé du soucis, non ? La voiture était opérationnelle pour repartir jusqu'à Londres, jusqu'au prochain obstacle tout du moins. La roue était changée, et ils n'étaient pas trop en retard. Tout allait bien, n'est-ce-pas ? Kaylee lui rappela alors le problème du jour. Le fil barbelé n'avait pas bougé, potentiellement encore accroché quelque part sous la voiture. Ah, oui. Avec cette histoire de téléphone, il avait presque oublié pourquoi la jeune femme s'était retrouvée au sol. Il regarda alors en direction de la voiture, mais Kaylee donna un coup de pied au même moment, faisant alors s'envoler un nuage de poussières comme si un Dust-devil venait de balayer le coin paumé dans lequel ils s'étaient arrêté. Oliver eut alors le réflexe de se cacher les voies respiratoires avec le pli du coude pour éviter de tousser comme un fumeur de 80 ans, à l'image de Kaylee qui crachait ses poumons. Soucieux de son bien-être, il passa son bras libre derrière sa tête, afin de lui tenir le chiffon devant le visage pour  la protéger. Respirer une odeur de cambouis mêlé à quelques gouttes de sang n'était probablement pas des plus agréable, mais c'était sans doute mieux que d'avoir le Sahara dans le nez, et le désert d'Arabie dans la gorge. Il s'éloigna ainsi de la zone poussiéreuse en l’entraînant avec elle, en attendant que le nuage se dissipe. La rapidité de réaction et le calme d'Oliver avait du bon, non ? Au moins, il ne pesterait pas contre elle et sa réaction idiote. Au contraire, il eut même la gentillesse de lui demander si ça allait.

Quand il pu enfin accéder à sa voiture et voir ce qui retenait le fil barbelé, Oliver regretta de ne pas s'être étouffé avec la poussière, et de ne pas être dans un cauchemar comme l'avait imagé Kaylee. Il plaqua sa main contre son visage, la faisant traîner de son front jusqu'à sa bouche, où elle resta un moment alors qu'il fixait l'autre pneu éventré. Bon. Devait-il péter un plomb maintenant ou il attendait encore un peu ? Le caractère plutôt calme d'Oliver commençait sérieusement à être mit à l'épreuve. Il soupira, dégoûté. Merde, il était censé avoir un bon karma non ? C'était quelqu'un de globalement sympa, il sauvait même des petites bêtes. Alors pourquoi ? Même Kay' avait fait l'effort de marcher du pied gauche dans la bouse de vache, c'était pas censé porter chance ça ? Non, à part sentir très fort, c'était tout ce qu'elle avait gagné. Il laissa sa tête tomber lourdement en arrière. Peut-être espérait-il que la gravité qui attirait si vite sa collègue au sol serait assez puissante pour lui briser la nuque ? Même ça, c'était un échec. Il soupira a nouveau, en maudissant cette campagne de merde – pourtant, en temps normal il adorait ça – et se dirigea vers les portes du sièges arrières, pour attraper son téléphone. Ils ne pouvaient plus compter sur celui de la brune désormais. Mais, tout comme elle précédemment, il ne trouva aucune réception de réseau. ÉVIDEMMENT. Il avait envie de balancer l'objet au sol, mais deux mobiles cassés ne les mènerait pas plus loin..  «  J'en reviens pas. On arrive à recevoir des signaux tout droit venu de l'espace mais pour couvrir le pays d'un réseau téléphonique correcte, là, y'a pu personne... J'espère que tu as bien savouré les bagels, parce que je ne sais pas quand tu pourras manger autre chose que des cailloux... » dit-il, infiniment blasé.

Il attrapa du gel hydroalcoolique et fit couler un peu de solution entre ses mains, pour les nettoyer un minimum. Entre rouille, saleté, cambouis, et poussière, Ollie préférait éviter d'ajouter l'infection de sa plaie au tableau de la journée. Enfin "journée"... La matinée n'était même pas encore terminée après tout... Il attrapa alors le bagage de son amie, et le sien, avant de refermer la voiture à clé. Ils n'avaient croisés personne sur la route, ça n'était certainement pas ici qu'ils auraient plus de chance. Alors quitte à attendre, autant forcé un geste du destin en se rapprochant d'une potentielle civilisation... «  Je crois qu'on va être obligé de marcher un peu... » prévint-il d'une voix pleine d'excuses, en revenant vers la brune, sans lui rendre son sac pour autant. Il était bien trop gentleman pour la laisser se démerder avec toute seule. Déjà qu'il se sentait désolé de l'obliger à faire cette promenade... Mais c'était mieux que de lui demander de rester là ? Il ne serait franchement pas rassuré de la laisser ici, au milieu de nul part, livrée à elle même. Les films d'horreurs commençaient toujours comme ça non ? Un problème dans un lieu isolé du monde, sans réseau, et le groupe qui se sépare. « J'imagine que ce matériel agricole n'est pas arrivé là comme ça par la force du saint esprit. Il doit bien y avoir une ferme, et quelqu'un avec un téléphone fixe pour nous appeler une dépanneuse... analysa-t-il alors, judicieusement. Au moins, le côté positif, c'est qu'on aura pas à supporter cette odeur dans un espace confiné... » dit-il en lui donnant un petit coup d'épaule amical, lançant un regard vers les chaussures de Kaylee encore très odorantes. La situation était déjà suffisamment pénible comme ça pour ne pas se laisser abattre, en se minant le moral, n'est-ce pas ?

 
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Kaylee L. Harrington
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MessageSujet: Re: Parfois, il faut mettre la main à la patte.   Parfois, il faut mettre la main à la patte. EmptyDim 9 Sep - 9:53



   
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Ollie & Kaylee




Le geste d'humeur d'Ollie n'a rien de rassurant. Si même lui perd son calme, alors nous sommes fichus. Curieuse tout en appréhendant ce que mon collègue a découvert, je m'approche dans son dos pour essayer de constater à mon tour ce qui pose problème. Et vu la mine qu'il affiche, ce n'est vraiment pas une bonne nouvelle. Bien évidemment, puisque nous n'avons qu'une seule et unique roue de secours. La panique m'envahit à nouveau, comme souvent dans ce genre de situation. Il n'y a pas âme qui vive aux alentours. Nous sommes encadrés par la forêt d'un côté et par un océan de champs de l'autre. Il n'y a plus de nourriture si ce n'est des pastilles à la menthe au fond de mon sac, et ne parlons même pas de la boisson. Je regrette soudain d'avoir bu mon café si vite tout à l'heure. Tu aurais dû mieux le déguster, Kay … Va-t-il vraiment falloir dormir ici ? Qu'est-ce qu'on va faire ? C'est une catastrophe !

Mais bien heureusement, il est encore possible de compter sur le sang froid d'Oliver. Marcher, trouver une ferme, appeler une dépanneuse. Ça semble être un bon plan. Le plus logique qui soit même. Je hoche la tête, tendant les bras pour récupérer mon bagage. Mon collègue ne me donne pourtant qu'un coup d'épaule qui me fait chavirer sur le côté, bien décidé à retenir mes affaires en otage. Je fronce les sourcils et me démène déjà pour le rattraper sur la route. Comment ça cette odeur ? Ce n'est pas si terrible que ça !

- On s'y habitue vite, finis-je par lâcher dans un soupir suivi d'un sourire quelque peu désabusé. Je ne la sens même plus. Ça a dû me brûler l'odorat. Mais tu n'es pas censé être habitué à ce genre de choses toi ? Tu viens de la campagne non ?

C'est à mon tour de lui coller un coup d'épaule alors que nous nous éloignons pour de bon de la voiture. À la seule différence qu'Ollie bronche à peine à mon contact, solide et droit comme un roc. J'aurais pu me déboîter le bras contre lui que ça ne m'aurait pas étonnée.

C'est marrant de parler de ça maintenant, car à présent qu'une petite brise s'est levée dans notre dos pour nous aider à marcher, c'est progressivement une véritable odeur de purin qui nous envahit les narines. Je fronce le nez, aussi dégoûtée qu'interloquée, avant de lancer un regard vers mon collègue. Quoi ? ce n'est quand même pas moi qui sent comme ça, si ... ? Le doute me prend un long, très long, instant. Juste avant que le vrombissement d'un vieux moteur ne grandisse peu à peu derrière les arbres de la forêt.

Nous nous arrêtons sur le côté. C'est finalement un tracteur d'un ancien temps qui apparaît sur le route, chevauché par un vieillard également issu d'un autre siècle. J'observe d'un air déconcerté sa carcasse tressauter au rythme de son véhicule, en me demandant comment un tel engin est encore capable de rouler et comment un tel personnage est encore capable de le conduire. La grosse remorque pleine de fumier qu'il se traîne derrière apporte une réponse à mes interrogations, mais j'ignore encore si je m'en sens rassurée.

- Bwé alors les jeûnes ?! N'est perdu ?

Le papy s'arrête à notre hauteur en nous adressant un sourire à demi édenté. C'est plus fort que moi, je lance un second regard à Ollie tandis que le paysan nous demande si c'est bien à nous cette « carriole » arrêtée sur le bord de la route. Enfin c'est ce que j'imagine comprendre à travers son accent campagnard très marqué. « Tu parles le péquenaud toi, Ollie ? » me démange la langue, en écho à la précédente question que je lui ai posé. Mais je ne suis pas sûre que le vieux monsieur le prendrait bien. Et il semble encore être notre seul sauveur sur les dix kilomètres alentours.

- Vous pourriez nous prêter votre téléphone, monsieur ? Nous avons besoin d'appeler une dépanneuse et …


Le vieux tressaute de plus belle, cette fois dans un rire caverneux qui aurait pu foutre les chocottes si nous nous étions trouvé en pleine nuit. Je le vois s'agite et lever les bras. Pendant un moment j'ai peur de le voir faire une crise cardiaque sur son vieux tacot. Il me semble comprendre « Jean-Louis » et « réparer » dans ses propos mâchés par le dialecte du coin. C'est qui ça ? Un ami à lui qui travaille dans la ferme voisine ? Son fils ? Son clébard ? Ou peut-être une autre âme égarée comme nous, prisonnière ici depuis plusieurs décennie ?

Il n'y a pourtant pas vraiment d'autres solutions. Je prends une grande respiration avant de grimper avec Ollie sur le tas de ferraille. Lui qui se moquait de l'odeur de mes chaussures, il ne va pas être déçu … Avec la tonne de bouse qu'on tire à l'arrière, on risque d'empester la merde jusqu'à la fin du séminaire … Si toutefois on parvient un jour à nous y rendre.
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MessageSujet: Re: Parfois, il faut mettre la main à la patte.   Parfois, il faut mettre la main à la patte. EmptyMer 12 Sep - 19:54


 
 

 
Parfois, il faut mettre la main à la patte.

 

 
Oliver tentait de rester le plus calme possible, trouvant qu'un excès de colère ou qu'un abandon serait bien inutile dans leur situation. Aussi, il proposa à Kaylee d'essayer de trouver une ferme ou n'importe quoi d'autre dans le coin, pour se sortir de ce mauvais pas. La chose qui le désespérait le plus n'était même pas de devoir marcher peut-être des heures et des heures. Non, la seule chose qui le faisait lourdement soupirer en son for intérieur, c'était simplement de louper cette colloque à Londres. Il se promit de croire que sa collègue avait un sixième sens, et que la prochaine fois, il n'envahirait pas sa tête pour lui faire accepter l'idée d'un séminaire de vétérinaire. Si elle disait non, c'était à cause de ce sens et non pas par pur désintérêt. S'il ne l'avait pas fait, ils n'en seraient pas là. Heureusement que l'épisode avec la biche n'était pas plus grave que ça, où le Gardien s'en serait voulu à vie. Il taquina son amie, sur son odeur, taquinerie qu'elle ne tarda pas à lui renvoyer, le faisant alors sourire. Au moins, ils étaient perdus à deux, ce qui était tout de même bien plus tolérable que de l'être seul. L'un et l'autre arriverait bien à se donner le sourire tout au long de cette aventure, non ? «  Entre y être habitué et aimer ça, il y a quand même tout un monde... Regarde, pour exemple : je me suis habitué à l'idée de ne pas être à l'heure à Londres, et pourtant... » S'il avait du réseau, il aurait été capable d'appeler juste pour s'excuser de son absence, alors que, soyons honnête, là ou ailleurs, personne n'allait le remarquer... Mais notez que l'optimisme d'Oliver le poussait à penser qu'ils seraient simplement en retard, et non pas absents totalement.


Mais elle avait raison. On s'y habituait vite. L'odeur de la campagne était une odeur vraiment particulière, qui ne dégoûtait plus Oliver depuis bien longtemps. On ne dort pas avec son cheval lorsqu'on est sensible de l'odorat, par exemple... A choisir, il préférait ça à l'odeur des pots d’échappements. Sur le chemin, le parfum champêtre de Kaylee s’amplifia de plus en plus, comme s'ils venaient de trouver la parfumerie, odeur portée par un petit vent mesquin. Remarquant son regard intrigué mais surtout sa mine dégoutté, il ne fit pas l'effort de dissimuler son rire. «  On dirait que tu es en train de comprendre la nuance entre s'accoutumer et aimer, non ? » se moqua-t-il gentiment, avant de déporter son regard , attiré par un vacarme de tous les diables a travers les bois. Il y avait un aérodrome dans le coin, rempli de vieux coucou tous prêt à décoller ou quoi ?  Le coupable pointa le bout de sa carrosserie bleue-rouille. Un vieux tracteur, conduit par un vieillard sans aucun doute aussi ancien que son véhicule, sinon plus, traînant difficilement toute une remorque de purin. Il brailla quelque chose, essayant de parler suffisamment fort pour que sa voix ne soit pas couverte par le tapage de son véhicule. Oliver avait le regard fixé sur cette énorme cheminée à l'avant du tacot, qui recrachait de la fumée noire.  Ce truc devait polluer plus en une heure qu'une ville entière en un mois... Vraiment ? La poisse de Kaylee allait jusqu'à offrir à Ollie le luxe de pouvoir cumulé à la fois l'odeur de la campagne et celle de la pollution ? Quel plaisir...

Finalement, le vieil homme eut la gentillesse de couper son moteur en arrivant au niveau des deux citadins. La planète venait de gagner une année de plus... Si ce tas de ferrailles était aussi abominable à l'odeur qu'au son, le vétérinaire ne pouvait qu'admirer la rareté du modèle dût à son ancienneté. A coté de celui là, celui qu'ils avaient au ranch lorsqu'il était gosse semblait tout droit sorti du futur. Quand il demanda si cette "carriole" était bien à eux, Ollie avait envie de lui demander si ce dans quoi sa "carriole" était prise était à lui. Vu l'état de son véhicule et l'ancienneté du fil barbelé, ça n'était pas impossible. Mais le ton serait sans doute monté, et actuellement, ce papy édenté était leur seul espoir. La brune demanda alors au vieux monsieur s »ils pouvaient emprunter son téléphone, ce qui fit bien rire le paysan. Il baragouina un tas de chose dans un dialecte bien à lui, entre rire et quinte de toux. Inévitablement, en entendant celle-ci, Ollie accusa du regard le pot d’échappement sur le moteur tout en essayant de le comprendre, amusé lui aussi par la requête de Kaylee.  Un téléphone ? Le brun était déjà étonné qu'il ne lui ait pas fait répéter sous prétexte de ne pas avoir comprit le terme, comme si elle parlait chinois. Le plus amusant la dedans ? Oliver était persuadé qu'il s'était mit à rire parce qu'elle avait demandé un téléphone, comme s'il avait l'air d'être du genre à avoir un portable, mais non. Il riait parce qu'il n'avait jamais eu de téléphone tout court... Très drôle non ? Ha, ha, ha.

Aussi, lorsqu'il proposa de les embarquer avec lui jusqu'à sa ferme, le vétérinaire hésita. Aussi gentil soit-il, s'il n'avait pas de téléphone, à quoi cela servirait-il d'aller jusqu'à là-bas ? Oliver préférait encore marcher que d'aller là-bas, juste pour se perdre encore un peu plus, assis à moins d'un mètre d'une demie-tonne de purin, à respirer la fumée du tracteur. Le tout, conduit par un homme dont les difficultés à articuler n'étaient pas uniquement liées un problème de mauvaise dentition ni à sa façon de parler, mais au litre de vinasse qu'il s'était probablement envoyé pour le petit dej... Toutefois, Raymond, de son petit nom, eu raison d'Ollie en parlant de son cousin Jean-Louis. C'était lui qui bichonnait son tracteur. Et si un tel engin pouvait encore rouler, alors le frère Rosebury faisait confiance à ce Jean-Louis pour lui être utile. Et puis de toute façon, Kaylee avait déjà grimpée sur cet uber de fortune. Son collègue la suivit donc, et, puisqu'il semblait être le seul à comprendre à peu près le chauffeur, il lui fit la causette, par dessus le bruit assourdissant de son moteur lui parlant d'ailleurs de celui-ci. «  C'est une sacrée bête que vous avez là...  un Lanz-Bulldog? » Le papy avait l'air surprit et ravi d'avoir un nouveau "gaillard" avec qui en parler, qui plus est connaisseur. Il l'avait simplement lu sur l'avant du moteur... Quoi qu'il en soit, il lui parla de son tracteur en faisant une liste plutôt complète de tous les problèmes qu'il avait eu avec depuis les années 40. Avec un peu de chance, son haleine alcoolisée allait suffisamment endormir l'odorat d'Ollie, qui commençait à se sentir nauséeux, a cause de toutes les secousses sur la route, et de tout ce florilège d'odeurs...

La ferme n'était qu'à une quinzaine de kilomètres, qu'ils firent pourtant en plus d'une demie heure... Le vieillard s'était donc révélé être un homme plutôt sympathique, et relativement simple, bien qu'un peu porté sur la boisson, ce qui le rendait très bavard.. D'ailleurs, il avait promit aux deux amis qu'ils allaient "s'en jeter un petit godet tous ensemble une fois arrivé, en attendant que Jean-Louis aille tracter la voiture jusqu'ici." Descendant du vieux tas de ferraille, il aidait Kaylee à en faire de même en lui offrant sa main comme soutient. S'ils devaient fuir en courant, il n'avait pas envie qu'elle le fasse avec une cheville foulée.. Lorsque leur nouvel ami s'éloigna pour aller chercher son cousin, le brun se tourna vers Kaylee, et lui dit, en empruntant l'accent de Raymond «  Alors petiote ? » il lui sourit «  t'as conscience que je t'ai troqué afin que tu épouse son neveu consanguin contre l'aide de Jean-Louis ? » se moqua-t-il avant d'être interrompu par des éclats de rire dans la grange «  Ah, je crois qu'il vient de lui raconter la blague du téléphone... » commenta-t-il avec un fin sourire toujours aussi moqueur. Il fallait mieux en rire qu'en pleurer, non ?

 
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MessageSujet: Re: Parfois, il faut mettre la main à la patte.   Parfois, il faut mettre la main à la patte. EmptySam 17 Nov - 17:38



   
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Le trajet fut interminable. Au bout d’un moment j’ai cessé de compter le nombre de haut-le-cœur que j’ai dû réprimer entre deux secousses de tracteur. J’ai silencieusement remercié Ollie de faire la conversation au vieillard. Nul doute que je lui aurais vomi sur les genoux si j’avais dû desserrer les lèvres.  Ce qui me rassure dans cette histoire, c’est l’assurance paisible qui émane de mon collègue. Lui au moins a l’air d’avoir suivi le cursus Bouseux LV3 au secondaire. Et connaissant l’efficacité du vétérinaire, nous serons bien vite repartis, confortablement installés et en sécurité dans sa voiture.

Pourtant, lorsque mes pieds atterrissent sur le pavé usé de la vieille cour, je ne suis plus aussi sûre de moi. La ferme a quelque chose de mort. J’ignore si c’est plus la peinture défoncée, les planches manquants sur les murs de la grange, ou l’absence quasi-totale d’animaux, mais ça me met mal à l’aise. Quelques poules déplumées et aux yeux exorbités se traînent piteusement devant nous. Deux ou trois beuglements de bovins nous parviennent malgré tout depuis l’intérieur obscure du bâtiment. Rien de bien joli-joli en somme. L’exploitation agricole semble à l’image du vieux tacot qui nous a conduit jusqu’ici. J’ai vraiment pitié pour ce paysan soudain.

Je frémis aux propos d’Ollie avant de lui envoyer un coup de poing pas bien méchant dans le bras.

- Arrête ! Ce n’est vraiment pas drôle, c’est … c’est … Bwaahhh.

Je tressaille de plus belle sans parvenir à réprimer une mine écœurée. Vendue pour sauver sa voiture. Très amusant. Néanmoins le doute pernicieux s’infiltre dans mon esprit. Après tout je n’ai absolument rien compris à leur échange tout à l’heure, tant à cause du vacarme produit par le moteur que par le dialecte local de notre vieil ivrogne. Nous ne sommes pas si perdus au cœur des terres du pays … si ? Normalement ce genre de troc, ça n’existe plus ! Malgré moi, je suis déjà en train d’imaginer un plan de fuite. Si nous restons coincés ici contre notre gré, on pourrait toujours essayer de localiser au mieux l’endroit. Après je n’aurais plus qu’à dormir et à prier pour qu’Aiden se pointe, malgré l’interdiction formelle que je lui ai fait de s’incruster dans mes rêves et …

La silhouette de Raymond réapparaît dans la cour, accompagnée de son fameux cousin. Notre sauveur donc. Ils sont encore en train de se marrer. Cette fois je fais la moue, plus vexée qu’autre chose. Ma question sur le téléphone était vraiment si mal placée que ça ? Je souris par politesse et serre la poigne beaucoup trop forte de l’homme, avant de me reculer derrière Ollie pour mieux ruminer.

Jean-Louis semble de toute façon bien plus enclin à dispenser ses informations à mon collègue de sexe masculin, en bon campagnard machiste qui se respecte. Mes bras se croisent résolument sur ma poitrine alors que je tends l’oreille pour suivre malgré tout la conversation. Je fronce les sourcils ; bon de toute façon je n’aurais absolument rien compris à ce charabia de garagiste. Un léger soupir soulagé m’échappe lorsque notre fermier nous propose de rentrer à l’intérieur, « le temps qu’on traîne la carriole jusqu’ici ». Sûrement pour boir ce fameux godet dont il était question tout à l’heure.

Seigneur, ne me dites pas que Jean-Louis est aussi imbibé d’alcool que son cousin. Nous ne sommes pas prêts de repartir un jour sinon.

La petite cuisine dans laquelle Raymond nous emmène est contre toute attente bien plus mignonne que ce à quoi je pouvais m’attendre. Des rideaux en dentelle décorent les fenêtres, une nappe à carreaux blancs et rouges protège la vieille table en bois massif, et une agréable odeur de brioche au beurre flotte doucement dans l’air. Le paysan nous présente sa douce, une petite bonne femme potelée aux joues cramoisies. Micheline a probablement encore moins de chicots dans la bouche que Raymond, mais elle n’en reste pas moins particulièrement avenante et attendrissante.

Des verres sont bien vites posés et remplis sur la table, presque aussitôt suivi d’une miche de pain titanesque et d’une tranche de pâté fait maison. Avant de prendre place avec tout le monde, je me glisse timidement vers la maîtresse de maison.

- C’est adorable, merci beaucoup … Est-ce que je pourrais abuser encore un peu de votre gentillesse en utilisant votre salle de bain ?

Il faut vraiment que je passe aux toilettes. Le café que j’ai bu pendant le trajet est en train de me ruiner la vessie. Un subite silence s’installe suite à ma question. Je me raidis et lance un regard empreint de détresse à Oliver.

Pitié. Il ne faut tout de même pas rejoindre la cabane au fond du jardin pour aller faire pipi !

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