Tu étais complètement chamboulée. En marchant dans ce bar il avait fallu que tu rentres dans quelqu’un, toi qui étais si prudente d’ordinaire. Et inévitablement c’était lui. Lui. Le seul et l’unique. Celui qui avait écrit une partition dont chaque note semblait percer directement ton cœur. Et son contact physique c’était pire. Rien que le fait d’avoir cogné ton épaule dans sa cage thoracique tu avais cru défaillir. Alors quand il t’avais adressé la parole… Tu étais devenue plus rouge qu’une brique, qu’une tomate ou que tout ce qui as de près ou de loin la couleur écarlate. Tu avais honte de moi mais tu n’y pouvais rien c’était comme ça.
Pendant que Berlioz parlait il se dirigeait vers le bar et sans réfléchir tu l’avais suivi. Il venait de te dire que tu lui semblait familier et tu étais complétement désemparée, aux proies aux doutes. Comment faire ? Comment se débrouiller pour ne pas avoir l’air ridicule, pour ne pas faire de faux pas.. Tu essayais de te remémorer toutes les leçons de savoir vivre que l’on t’avais transmises mais aucune d’entre elles n’avait décidé de revenir frapper ta mémoire de plein fouet à ce moment précis. Comment parler sans qu’il ne se doute de ton accent . C’est à ce moment que ton cerveau se remis brutalement en marche. L’accent. Il allait te servir. Oh que oui. Cela servirait à expliquer pour tu lui semblais familière.
Tu lui souris, toujours un peu rouge mais moins qu’avant et tu pris la parole, sans trop forcer sur cet accent que tu trouvais terriblement désagréable et en essayant de faire attention à bien choisir tes mots.
« Il me semble que nous nous sommes déjà croisés.. Probablement en Autriche non ? »
Après l’avoir suivi dans toute l’Europe, tu te disais que c’était maintenant ou jamais. Il venait de t’adresser la parole et tu n’osais pas trop y croire, c’était comme un rêve dont on veut continuer à penser encore et encore parce que l’on en a été tiré trop brutalement. Tu voyais parfaitement les regards que lui lançaient des filles un peu partout au niveau du comptoir et tu te disais que ce soir, c’était ton soir et que tu ne le laisserais pas filer aussi rapidement.
Imperceptiblement tu te rapprochas alors un peu de lui, tout en respectant une sorte de zone vitale dans laquelle ne pas pénétrer. Tu venais de commander un autre verre de vin, pour te donner un peu de courage artificiel puis tu avais repris la parole.
« J’avais beaucoup aimé le concert que j’avais précédemment vu, celui-ci encore plus. Vous êtes de ces musiciens, je crois que l’on apprécie toujours plus au fil des concerts. »
Un nouveau sourire et tu venais de t’apercevoir qu’il était aussi mal à l’aise que toi. Enfin, ton héros descendait un peu de son piédestal. Et étrangement tu trouvais cela presque attendrissant. Les filles se jetaient su rlui à longueur de soirée,t u avais largement pu observer cela et il était mal à l’aise. Toi, tu commençais à te sentir un peu mieux. Après tout, tu attendais ce moment depuis longtemps, vraiment longtemps. Alors tu étais décidée à ne pas laisser passer ta chance cette fois.
« Enchantée, je suis Scarlett Grimm, alias Scar. Et vous ? »