Couchée sur son lit, jambes le long du mur, son regard fixant le plafond, ille regarde dans le vide avant d'avoir un vague sourire au bord des lèvres. Lena ne sait vraiment jamais se mesurer lorsqu'elle parle de son Psy. Oh, il sait, il se doute que cet homme ne doit pas être fortement bon dans le fond. A vrai dire, parfois, après les séances, ille se sent encore plus perdue qu'avant. Et puis Lena revient dans sa vie, comme une douce lumière chaude et elle lui fait le plus grand bien. Souriant un peu plus franchement, ille tourne la tête sur le côté, caressant son ventre plat, et légèrement musclé en y dessinant des arabesques imaginaires. Rien de bien folichon, juste un moyen de se déstresser, parce que de plus en plus, chaque séance l'angoisse. Ille n'a plus besoin d'y aller. Ille ne veut plus y aller à vrai dire. Un soupir inaudible franchit ses lèvres à la fois pulpeuses et fines.
« Lena... » Lorsqu'elle s'arrête de parler, ille se tourne sur son lit, humant l'odeur des draps propres avant de caresser doucement les chatons endormis du bout des doigts.
« Je vais être en retard. » En réalité, ille a le temps, et le sait parfaitement, mais Lex n'aime pas devoir agir sous le coup de la panique ou de la rapidité. Prendre son temps, arriver à l'heure, c'est quelque que chose qui la caractérise parfaitement bien.
« Bien sûr. Je te dirai, mais ça ira. » Ille avait promis à ses parents. Une thérapie jusqu'à ses 21 ans, qui a ensuite été prolongée à cause de l'agression violente ; Mais ça fait déjà un an, et Lexie n'a plus peur de sortir seule le soir, ille se sent mieux dans les rues la nuit. La crainte reste là, mais rien qui pourrait l'empêcher de vivre.
« A toute à l'heure. » Ille raccroche rapidement avant de se redresser, puis de se mettre à genoux, passant son nez dans le pelage duveteux des chatons avant de les embrasser tendrement dans un sourire sincère.
Une fois debout, ses longues jambes se mettent en route, bougeant son mètre quatre-vingt avec une grâce infaillible. Hésitant, ille se hasarde laisser sa chemise rayée en place, mais troque son jean trop simple par un slim noir. Un peu de laque pour mettre ses cheveux en arrière, une touche de gloss sur la bouche, et du crayon afin de souligner ses yeux de biches. Des baskets, une veste, et lorsqu'ille regarde son reflet dans le
miroir, un sourire se dessine alors sur son minois. Sac en bandoulière autour de son corps élancé, ses pas le guident vers l'arrêt du bus. Le cabinet n'est pas loin de l'appartement, Lex aurait pu y aller juste à pieds, profiter du beau temps, mais l'envie n'est pas là.
Sa main glisse sur la sonnette afin de demander l'arrêt, ille se redresse, retient ses doigts lorsqu'ils veulent frotter ses yeux par habitude afin de la sortir de sa légère torpeur. Baillant malgré tout, ille descend enfin et termine à pieds, arrivant dans un endroit respirant le calme, la sérénité. Ille s'est toujours perdue d'admiration pour la beauté des lieux. Mains dans les poches, son regard s'accroche sur les jardins de la résidence avant de se détourner pour ouvrir la porte et se rendre à la salle d'attente, ne prenant même pas la peine de s'asseoir. Dans deux minutes, la porte s'ouvrira sur le psychothérapeute, et Lex n'aura qu'à le rejoindre.
Le bruit de la clenche le fait sortir de ses rêveries et ille décolle son corps du mur, esquissant un faible sourire avant de le rejoindre pour lui serrer la main. Ce léger contacte laisse toujours un frisson s'installer sur sa peau, ses poils se redresser faiblement.
« Bonjour. » Lexie observe alors le fauteuil dans lequel ille a l'habitude de s'installer, ne voulant pas l'approcher cette fois.
« Je voulais vous dire que je voudrai arrêter la thérapie. » Lentement, ille se tourne enfin, observant le grand homme. Comme il est charismatique.
« Je me sens bien, vraiment bien, et je n'ai plus peur. » Plus comme avant en tout cas. Frottant son bras lentement, Lex sourit à nouveau, pas vraiment certaine de la façon dont ille se devait d'aborder ça.
« Mais je… voulais vous remercier pour votre travail. C'est grâce à votre aide. »