ssise sur sa banquette, Sookie buvait son milkshake à la cerise en s'amusant à faire les yeux doux à un type de l'autre côté de la salle. Ça la faisait marrer, de le rendre tout chose comme ça. Mais surtout, elle ne perdait pas son temps dans ce jeu de séduction pour rien. De passage à Manchester, Peter Brant était là pour offrir une jolie somme d'argent au propriétaire d'une peinture dont le nom était le dernier des soucis de la voleuse. La seule chose qui importait était la transaction dont la demoiselle comptait bien profiter. En se levant et en passant vers l'homme, elle remarqua qu'il était sur un site de rencontre. Pourtant, lorsqu'elle avait tenté une approche, elle l'avait vu agiter son alliance comme on le ferait d'une gousse d'ail devant un vampire. Ça ne l'avait pas empêcher de la reluquer maintes et maintes fois. Encore une personnalité public qui faisait attention à son image. Sa femme savait-elle ce qu'il faisait dans son dos? Elle téléchargea l'appli une fois de retour à sa table, et créa un compte,lui lançant un regard en croquant dans son fruit rouge, trônant sur sa chantilly. Sa robe aguicheuse devait laisser notre homme bien rêveur. A la recherche de son profil, l'une des photos attira brusquement son attention, si bien qu'elle manqua de s'étouffer avec sa cerise. Merde alors, ça, elle ne l'avait pas vu venir ! Elle cliqua sur la photo et tomba tout droit sur la page de Cillian. Impossible ! Ce type vivait ici? Pas un seul instant elle ne s'était suffisamment penchée sur le sujet pour oser imaginer que le grand gourou des cauchemars vivait dans la même ville qu'elle ! Ca alors... Elle lu alors son profil, comme si c'était la plus belles des découvertes, comme si l'existence de ce mec était irréelle dans ce monde. Sa curiosité s'éveilla tout à coup, et rapidement, elle lança quelques recherches sur lui. Lorsqu'elle apprit que monsieur O'Hare était PDG, elle délaissa totalement sa première proie. Elle aurait adorée tomber sur un mec paumé dans la vraie vie, mais non seulement Cillian était à la tête des siens, mais aussi à celle d'une grande entreprise. Incroyable. Comptait-il dominer tous les mondes ?

En un éclair, Sookie disparu de l'établissement, une nouvelle cible en vue. Elle détestait Cillian et son envie de contrôler l'incontrôlable. Pire encore, elle avait en horreur cette soumission de la part des Cauchemars, agissant comme une meute de chiens bien dressé pour le compte de ce mec. S'en prendre à lui serait bien plus amusant que de détourner les fonds de ce collectionneur. Elle avait suffisamment rendu visite aux hommes puissants de ce pays pour comprendre qu'ils aimaient tous étaler leur richesse, que ce soit chez eux ou dans leur propre bureau. Cillian faisant probablement partie de cette catégorie sociale. Elle rentra chez elle, et élabora un plan pour se faufiler jusqu'à son bureau, et peut-être même jusqu'à chez lui. Elle pirata d'abord son serveur, pour accéder à son agenda et programmer un rendez vous. S'il connaissait son prénom - encore fallait-il qu'il s'en souvienne - il n'avait jamais eu l'occasion de la croiser encore. Elle utiliserait donc l'une de ses fausses identités, enregistra un rendez-vous tardif avec lui, et se vendrait donc comme la nouvelle secrétaire qui semblait être recherchée. Malgré son bon niveau en matière de piratage d'ordi, celui de Cillian restait inaccessible, elle elle avait bien envie de fouiller dans celui-ci. Elle ne pouvait le faire a distance, ce bougre ayant sans doute beaucoup trop de protection pour qu'elle ne les franchisse toute. En apprendre sur lui et sa vie lui serait peut-être un jour utile, et Sookie adorait avoir toutes les cartes de son côté pour gagner le jeu. En prime, elle repartirait peut-être avec deux ou trois choses de valeurs, que demande le peuple ? Le lendemain, elle partie en reconnaissance des lieux, n'ayant pas reçu de carte d'accès vu la non officialité de son rendez-vous. Elle ne tarda pas à croiser quelqu'un de son personnel, et lui déroba en toute discrétion sa carte magnétique. Il ne lui fallut guère longtemps pour la jumeler, et la lui rendre sans même qu'il n'ai remarqué son absence. Le jour suivant, elle se pointa dans l'immeuble, et passa avec brio le portique de sécurité. " Bonsoir mademoiselle May." salua le gardien. " Je vous en prie, appelez-moi Joanne." lui sourit alors Sookie, avec une gentillesse qui ferait rire n'importe qui la connaissant un tant soit peu. On l'orienta vers l'étage où le bureau du grand manitou se trouvait. Incroyable comme des hommes pouvaient se rendre serviable face à une paire de jambes élancées sur des hauts talons et un décolleté affriolant.

Comme un gosse qui trouverait la planque de ses cadeaux de noël, Sookie ressentait une excitation élevée. Ca n'avait rien a voir avec celle que pourrait ressentir n'importe quel Cauchemar à l'idée de rencontrer leur idole. Là, Sookie n'avait qu'une envie : s'immiscer dans la vie de Cillian pour mieux l'attaquer de l'intérieur. Dans le monde des songes, jamais telle chose serait possible, où on lui ferait vivre un enfer par la suite. Ici, elle était une anonyme, un poils téméraire. Sans gène aucune, elle entra dans le bureau du brun, occupé à observer la ville depuis sa vue panoramique.  " Pardonnez-moi... Est-ce que c'est vous qui devez avertir Monsieur O'Hare de mon arrivée? Ou je me suis trompée de bureau peut-être..." demanda-t-elle d'une fausse naïveté presque mignonne, tranchant avec son allure de femme fatale. Il y avait très peu de chance qu'il ait eut vent de ce rendez-vous, et c'était le but. Mais s'il faisait vérifier cette information, elle s'avèrerait véridique. Elle ne l'avait que croisé dans le monde des songes, de loin, lors de la première bataille. Il semblait plus grand, là-bas. Plus imposant. Plus charismatique. Ici, il avait l'air de monsieur tout le monde, dans un costume hors de prix.  Ce détail n'échappa pas à l'asiatique. Voilà, sa théorie sur l'étalage des richesses ne trouvait toujours pas d'exceptions. Sookie lui adressa un sourire timide, d'une candeur irréprochable.
 

h bien, mademoiselle..May Joanne, je crois ? - Sookie hocha positivement de la tête. Il avait donc consulté son agenda - Que me vaut l’honneur de votre visite ? Je vous en prie, nous savons tous les deux que vous savez bien qui je suis.. » Merde. Si elle se serait écoutée, son air de gentille fille se serait évaporé. Se pouvait-il qu'il l'ait reconnu? Mais elle conserva son rôle à merveille. Elle le fixa, un peu surprise, son esprit traitant l'information du mieux possible. Petit a : Ce type avait un égo surdimensionné, ce qui ne surprendrait pas la jeune femme à vrai dire, et le fait qu'elle prétende ne pas savoir qui il était était on ne peut plus inimaginable plus lui. Petit b : il était moins stupide qu'il en avait l'air, et il savait quelque chose à propos d'elle. Quoi donc? Son identité ? Non, impossible. Qu'elle n'était pas vraiment secrétaire? Peut-être. La façon dont elle avait obtenu ce rendez-vous? Ce serait fâcheux. Peut-être avait-il été averti que quelqu'un avait tenté de forcer l'accès à son ordinateur ? Double Merde. Une chance que l'IP de Sookie soit celle de quelqu'un à l'autre bout du monde. Malgré son air un peu méfiant, il l'autorisa à entrer à la suite. Peut-être était-il stupide, en fin de compte. Ou peut-être l'était-elle.

Elle s'exécuta, et pénétra dans le bureau du PDG. Elle avait la drôle impression que la situation lui avait légèrement échappée, mais elle comptait bien reprendre le taureau par les cornes, elle n'était pas du genre à se laisser abattre, mais plus à rebondir tel un félin. D'ailleurs, elle en avait la démarche. Elle lui tendit la main, pour le saluer et établir un premier contact. Peut-être se sentirait-il plus en confiance après avoir constaté - a tord - que les délicats petit bras de la jeune femme n'étaient pas une menace, vide de force? Et, puisque sa couverture semblait en partie grillée, elle décida d'aller dans ce sens en traitant point par point " Pardonnez-moi. C'est vrai que je sais parfaitement qui vous êtes. Qui l'ignore? dit-elle pour flatter son égo. J'espérais seulement vous impressionner avec mes talents en bureautique pour prétendre au poste de secrétaire, et vous montrer que je sais faire tout un tas de choses de mes dix doigts... dit-elle d'un air qui ne sonnait plus vraiment professionnel, en tentant de le charmer de ses yeux de biche. Sookie n'était pas à court d'idée pour reprendre l'avantage, et se donner l'occasion de fouiner un peu ici. " Je suis désolée de cette méthode peu orthodoxe, mais le résultat est là. Je suis dans votre bureau, non?"
 

ourquoi avait-elle imaginé qu'il serait plus vivable dans ce monde que dans un autre? La main qu'elle lui avait tendue resta vierge de tout contact, alors elle la rabattue contre elle. Pourquoi ne mordait-il pas à l'hameçon? Où avait-elle merdé? Il ne lui serra pas la main mais il vint retrouver son verre sur le bureau tout de même. Il lui proposa un verre de son spiritueux, mais Sookie n'accepta pas. Elle ne refusa pas non plus, pas assez idiote pour croire qu'il faisait là une vraie offre. Il lui posa alors une question à laquelle elle était rarement confrontée : qui était-elle?  Cillian n'en avait donc aucune idée? Il ne marchait pas dans son plan, même pas du tout, mais il restait curieux, et dans le doute. Là était peut-être l'avantage à tirer. Mais pour le moment, elle tentait de trouver une nouvelle sortie de secours.

Sookie le regarda avec surprise, comme si elle ne comprenait pas la question. Bien sur qu'elle l'avait saisie, mais il n'était pas supposé en être conscient. Elle eut alors ce sourire embarrassé, comme si elle s'en voulait de ne pas comprendre, comme si d'un moment à l'autre, il allait lui annoncer que c'était une caméra cachée. " Je n'comprends pas bien votre question... Est ce que c'est une sorte de test de portrait chinois en vue de l'entretien? Si c'est en rapport avec mon ethnie monsieur O'Hare je trouve ça vraiment déplacé." dit-elle, d'un air désapprobateur, jouant la carte du racisme. Croisant les bras contre sa poitrine, feintant l'attitude d'une personne à la fois blessée, et qui ne se sent plus à sa place, elle lui dit alors : " Sans doute devriez vous levez le pied sur la boisson, vous en devenez presque inconvenant...Pas étonnant que votre ancienne secrétaire ait démissionné avec une telle attitude..." ronchonna-t-elle, continuant son rôle de femme vexée, pour qu'il cesse de la voir comme un danger mais juste comme une femme venu ici pour un boulot et non pas pour se faire insulter.