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 Une chanson telle que toi // SHIN

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entravée

Roxane Taylor
Roxane Taylor

" Elle avait en elle le courage d'un soldat, la faiblesse d'une enfant & le cœur d'une femme "

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MessageSujet: Une chanson telle que toi // SHIN   Une chanson telle que toi // SHIN EmptyVen 5 Juil - 15:13



Une chanson telle que toi
Shin & Rox



Deux heures et quinze minutes du petit matin. La nuit bat son court dehors, loin de l'animation qui flâne depuis une petite heure dans les entrailles devenue privée de l'Akai Hasu. Ça tombait bien, l'anniversaire d'Anthony. Un dimanche soir, en fin de service. Demain nous seront nombreux à être en repos. On peut se détendre donc, traîner les heures sans compter. Puis ça nous fait du bien, à tous. Ça nous soude. Ça nous sort de la morosité de nos vies qu'on essaye tous ici de changer. Bon... Ça nous saoul aussi un peu, par ce qu'on a beau essayer d'être des gens bien, ils nous restent deux trois travers encore et l'alcool en fait incontestablement partie. Mais ça fait sortir les sourires de nos visages, les rires de nos gorges. Ça fait du bien.  

Puis je me dis qu'ici, au moins, je ne fais de mal à personne. Je ne ferme pas les yeux. Je ne quitte pas ce monde pour en trouver un autre où je suis contrainte de blesser et de saboter. Non. Ici je peux être moi-même. Celle que je veux être. Je peux rire et danser. Chanter même, si ça me chante. Rien que de voir le visage radieux de Tony fait mon ultime bonheur. Ça se lie sur son visage qu'il n'a pas l'habitude qu'on célèbre sa naissance. Il est heureux, mais un peu timide et touchée aussi je pense. La musique bas doucement son plein, les verres et les petits plats passent de main en main. Les cadeaux ont été échangés. Les blagues et anecdotes tournes. C'est léger, intime et convivial. Je me sens bien. Ça me fait du bien.

Ma seule ombre au tableau ce soir se trouve être la main de Cyrille, posée sur ma cuisse, qui grimpe sans vergogne sous ma jupe, à la recherche de ce qu'elle désire. De ce qu'il exige. Et même si ce macabre et dérangent spectacle est cachée sous la table, je ne peux m'empêcher de me tortiller sur ma chaise en faisant mine de rien. Repoussant à coup d'ongle ses asseaux qui me laissent de glace. L'homme tout entier me laisse de glace. C'est dur à dire, mais je supporte encore cette situation pour des raisons stupides. Par facilité aussi peut-être. Si je le quittais, je devrais faire face à ses pires démons. Je me retrouverais à la porte sans nulle part où aller et très certainement traquée pour un bon moment. Puis... j'arrive encore à faire abstraction de son horrible caractère.  

Mon souci, c'est que je le voie depuis une heure ingurgiter une quantité d'alcool astronomique et que je sais déjà quel vont en être les conséquences. C'est toujours comme ça. La même histoire.
À la base, je ne voulais pas l’inviter ici ce soir. Le mêler à ma vie. Mais je n'ai pas eu le choix. Il ne m'a pas donné le choix.  
Alors je serre les dents en un sourire pour ma collègue qui ignore tout de mes dilemmes et de mes craintes. Elle continue à me parler de sa vie sans même se rendre compte que Cyrille envahie de sa main mon intimité charnelle.  

- Je... je vais faire un tour aux toilettes. Dis-je, à qui voulais bien l'entendre, en me levant subitement. Sans un regard pour mon démon de copain, j'avale d'une traite mon verre de Tequila et disparais derrière le coin cuisine, là où siège la zone des vestiaires et des toilettes désignées aux personnels.

Mon regard sombre se croise dans le miroir. Je crois que je tangue un peu. J'ai la mine d'un chat qu'on aurait passé à tabac. Noir. Triste. 
Parfois je voudrais m'insinuer dans les songes de Cyrille afin de le détruire. De le broyer entièrement pour ce qu'il me fait vivre. Mais... je me l'interdis. Formellement. Je ne veux plus être cette fille-là et je me refuse de plonger pour lui. L'eau froide qui coule du robinet que je viens d’ouvrir me semble être une véritable cure de Jouvence. Elle met un peu à mal le peut de maquillage que je me suis amusée à me mettre ce soir. Mais je m'en fiche. J'ai déjà ce regard sombre que je déteste tant.  
J'aimerais tellement être banal. Standard. Comme les autres filles que je vois sourire et respirer le bonheur dans la rue. Mes mains se crispent sur le lavabo alors que je me perds dans le reflet du miroir. J'aimerais tellement être quelqu'un d'autre... Je ferme les yeux et soupire, chassent comme je le peux ses amères conclusions qui me rendent malade.  

Sans doute par ce que l'eau coulait encore que je ne l'ai pas entendue arriver. Sans doute par ce que je veux fuir ma réalité que je ne l'ai pas senti venir. Mais ses mains me prennent subitement les hanches, presque brutalement alors que sa bouche vient susurrer à mon oreille.  

- Chérie, tu me fuies ? Pourquoi ? Je te veux moi. Tien regarde, prend ça, ça va t'aider à te détendre.
Et alors que l'odeur de son haleine alcoolisée me pique encore le nez, je le vois me poser un petit paquet d'allumettes avec une fine ligne blanche sur sa face large. Par réflexe je me recule et me gratte le nez, en proie avec un démon que je ne m'attendais pas à croiser en cet instant. Je suis incapable d'exploser de colère, de me défendre comme je le ferais si bien d'ordinaire. Paralysée.

- Non... Répondis-je dans un souffle faible. Mais mon corps, lui, m'hurlait un gros oui. Il me disait que ça irait mieux après ça. Que ça serait plus supportable. Que j'oublierais tous mes problèmes. Il en voulait. Encore. Pire, il l'exigeait.  
Faire un pas de plus en arrière me coûta bien plus que je ne l'aurais cru. Et que je n'aurais voulu le reconnaître.  

- Non... Répétais-je, à peine plus fort, en secouant la tête.  
- Si chérie, tu en as besoin. Regarde, elle t'appelle, tu tremble. Juste une fois, avec moi. Ça va être cool.  

Je lève mes mains à mes yeux qui se sont troublés à la seule vue de cette maudite ligne blanche de cocaïne et effectivement... je tremble. Comme une feuille. Fragile. Si j'y fais même attention je pourrais penser que mes jambes vont aussi bientôt me lâcher. Mais moi, je ne vais pas me lâcher, si ?
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lieutenant

Shin Lee
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MessageSujet: Re: Une chanson telle que toi // SHIN   Une chanson telle que toi // SHIN EmptySam 6 Juil - 14:56



Une chanson telle que toi
Shin & Rox



Les nuits ne lui avaient jamais parues aussi froides. Vides. Austères. Elles avaient longtemps été sa force pourtant. Sa raison d’être. Et tout cela lui échappait. Shin avait cette atroce impression de vouloir retenir une volute de fumée au creux de son poing fermé. Il ne pouvait que la regarder filer entre ses doigts serrés, impuissant.

Lorsqu’il rouvrit abruptement les yeux et que son cœur bondit douloureusement dans son torse, le lieutenant Gardien sut que cette fois il avait échoué. La malédiction avait été plus forte que lui. Le mal qui rongeait le Monde des Songes l’avait écrasé et éjecté de cet univers onirique. Le sang battait à tout rompre contre ses tempes lorsqu’il se redressa. Il pouvait presque encore sentir le poids phénoménal qui venait de lui tomber dessus pour mieux le renvoyer dans le monde réel. Sa main s’infiltra sur son visage tiré. Lentement, sa poigne se referma sur ses cheveux désordonnés alors qu'un soupir las filtra à travers ses lèvres rigides.

Merde.

Son dos rencontra le dossier de son fauteuil. Son attention retomba sur la pièce qui l’entourait, et il se rendit finalement compte qu’il s’était endormi la face contre son bureau. Comme une masse. Ses muscles étaient ankylosés, son corps protestait encore de cette position anormale dans laquelle il s’était assoupi. La fatigue l'avait pris de cours, comme souvent ces derniers temps. Shin n’arrivait plus à dormir. Sa mission onirique l’appelait. Mais la malédiction lui compliquait la tâche. Et lorsqu’il ne parvenait plus à rester au cœur du Monde des Songes, alors il n’arrivait plus à fermer l’œil. Rêver lui était impossible. Il ne se le permettrait pas. Jamais. Il y avait beaucoup trop de songes à protéger, beaucoup trop d’Egarés à secourir. Le lieutenant n’avait plus rêvé depuis des années. Il n’était même plus certain de savoir comment faire. Et, une chose était certaine, il n'était pas décidé à s’y résoudre. Il trouverait le moyen de contrer la malédiction. Quoi que ça lui coûte.

Les échos lointains des festivités au rez-de-chaussée lui parvinrent comme une mélodie irréelle. Shin se concentra un instant sur les éclats de rire étouffés par les murs du restaurant. Là, seul au fond du bureau plongé dans une pénombre oppressante, il se sentait isolé du reste du monde. C’était angoissant. C’était mauvais. Le coréen le savait. S’engouffrer dans ce genre de sentiment n’apportait jamais rien de bon.

Alors ses paumes glissèrent sur la surface lisse du bureau juste avant qu’il ne se remette sur pied. Quelle heure était-il ? Minuit ? Plus ? Son être entier lui réclamait plus d’heures de repos. Son âme, elle, n’était pas encore prête à retenter cette désastreuse expérience. Il abandonna là les comptes du restaurant sur lesquelles il s’était subitement endormi. Il avait besoin de sortir de là. De s’aérer l’esprit. Avant que ses idées ne dérapent.

Ses pas le guidèrent à travers la pièce alors qu’il tenta de chasser du bout des doigts le brouillard opaque qui semblait stagner devant ses yeux. Les voix des employés à l’étage du dessous l’englobèrent lorsqu’il ouvrit la porte. Il traversa le couloir comme par automatisme, descendit le petit escalier usé, et se sentit peu à peu reprendre plus d’énergie à mesure que l’ambiance de la fête le gagnait.

Ça pétillait de vie et de bonheur ici. Shin s’introduit discrètement au cœur des festivités, soulagé d’échapper à l’étau noir de sa damnation. L’image d’Anthony, encadré par ses collègues l’ayant attrapé bras dessus, bras dessous, lui arracha un sourire. Sourire fatigué, mais sourire malgré tout. L’asiatique se fraya un passage jusqu’au gamin aux joues rouges et au regard étincelant qui prenait un an de plus ce soir. Qui aurait cru, quelques mois plus tôt, que ce garçon serait aussi heureux d’être là ? Le destin l’avait amoché lui aussi. Et pourtant, aujourd’hui, la lueur éteinte qui stagnait au fond de son regard n’existait plus. Shin ébouriffa les cheveux de son jeune employé.

- Bon anniversaire, Tony.

Peu désireux d’impacter l’ambiance empreinte d’une joyeuse folie, le coréen s’éclipsa rapidement vers un coin de la salle pour mieux se faire oublier. Ses yeux parcoururent l’assemblée tandis que sa main, mue d’une bonne vieille habitude, s’en alla d’ores et déjà récupérer une cigarette dans le paquet caché au fond de sa poche. Tout le monde était là visiblement. Tout le monde, ou presque.

Il capta le parfum sucré d’Anya avant même qu’elle ne vienne vraiment le débusquer, appuyé contre l’encadrement de la porte. La jeune femme s’était clairement imbibée d’alcool. Mais ce qui émanait d’elle n’avait rien de nocif. Elle était bien, juste bien. Comme les autres, elle semblait connaître les limites que son boss pouvait tolérer. C’était les règles du jeu. Un job, contre un comportement raisonnable. Hors de question pour Shin de laisser ses protégés gâcher leur vie sous ses yeux, notamment au travers de l’alcool.

- Tu prends un verre, patron ?


Un sourire en coin chatouilla les lèvres de l’asiatique. Il observa Anya du coin de l’œil, son maquillage séduisant et ses formes de femme pulpeuse. Il n’y avait aucun sous-entendu dans son attitude. C’était simplement sa manière d’être. Naturelle, sans filtre.

- Roxane n’est pas venue ?
s’enquit-il pour toute réponse.

C’était la seule tête qui manquait à l’appel. Peut-être que Shin avait remarqué son absence un peu trop vite. Peut-être. Il refusa de s’en formaliser. Anya fit une petite moue alors qu’à son tour elle fouilla la salle du regard.

- Si. Mais il me semble l’avoir vu partir vers les toilettes. Je crois qu’elle est assez occupée, si tu vois ce que je veux dire. Son mec s’est empressé d’aller la rejoindre.

La nouvelle claqua aux oreilles de Shin comme un coup de feu. Ses yeux s’agrandir d’eux-mêmes sous la surprise. Il se tourna vers Anya, incertain d’avoir vraiment compris ce qu’elle venait de lui balancer sans fioriture.

- Roxane a un mec ?

La jolie serveuse haussa les épaules avant d’afficher une petite grimace.

- Ouais. Je ne sais pas ce qu’elle lui trouve d’ailleurs. Il a un truc malsain en travers du visage ce type. Elle pourrait trouver bien mieux.

Anya plongea ses lèvres peinturlurées de rouge dans son verre, perdant à nouveau son attention vers l’attroupement d’employés rassemblé là. Shin la scruta un long instant, mais de toute évidence, elle était déjà passée à autre chose. Il sentit ses sourcils se froncer imperceptiblement sur son front. Était-il le seul à sentir ce sombre pressentiment qui planait désormais au-dessus de ses épaules ?

Roxane était partie seule, dans les toilettes. Et un homme dont Shin n’avait jamais entendu parler l’y avait rejoint. L’inquiétude qui lui broya le ventre était bien trop forte pour qu’il puisse l’ignorer. Ce n’était pas de la paranoïa. Ni de la possessivité injustifiée. Roxy ne lui avait jamais parlé de celui qui semblait partager sa vie. Et l’asiatique ne s’en serait jamais douté. Lorsqu’ils s’étaient rencontrés, elle était détruite. Détruite par la drogue et la prostitution. Et elle l’était encore aujourd'hui.

Alors, un petit-ami ?

La cigarette retourna rapidement au fond de sa poche lorsqu’il fit subitement demi tour. Shin laissa Anya et le reste de ses employés pour remonter d’un pas ferme le couloir en direction des toilettes. C’était peut-être son instinct de Gardien qui reprenait le dessus. Et si c’était le cas, alors il se sentait quelque part soulagé à l’idée de le savoir encore là. Quoi qu’il en soit, il devait s’assurer que Roxane allait bien.

Des voix perçaient à travers les murs. S’il n’était pas en mesure de discerner les mots qui étaient échangés, ça lui indiquait toutefois autre chose : les deux tourtereaux sortis d’on ne sait où n’étaient décemment pas en train de faire ce qu’Anya avait laisser comprendre. Shin n’hésita pas même une fraction de seconde avant de pousser la porte. Roxane lui apparut de dos. Et à cet instant précis, il sut que son instinct ne s'était pas trompé. Le Gardien savait reconnaître l’odeur de l’angoisse et de la détresse. Celle de la jeune femme lui sauta à la gorge au moment-même où il foula le carrelage des toilettes. Qu’est-ce qui se passait ici, nom de dieu ?!

En deux pas Shin se glissa derrière elle. Sa main vint se poser sur son épaule, l’empêchant de reculer, surprenant le tremblement irrépressible de son corps crispé.

- Tout va bien Roxy ?

Sa voix était calme et basse. Il connaissait le tempérament de Roxane. Celui d’un animal blessé, acculé dans ses derniers retranchements. Mais au-delà de ça, Shin avait appris depuis longue date à analyser une situation plutôt que de se lancer dans une épopée sans en saisir les moindres failles. Ça lui avait sans doute sauvé la vie à Tokyo. Ça lui avait sans doute également valu son rang dans le Monde des Songes.

Il s’était déjà désintéressé de l’état anormal dans lequel était plongé Rox’. Son regard noir s’était rabattu comme une pierre sur l’homme en face d’elle. La source de son mal-être. Il ne lui fallut qu’une poignée de secondes pour comprendre la situation. Cette fois, la légèreté qu’il l’avait plus ou moins enveloppé en retrouvant ses employés s’évapora. Une chaleur sombre et grondante s’alluma au fond de son ventre. Shin écarta Roxane pour rompre la distance qui le séparait de son « petit-copain ». Son bras vola, et d’un geste, il envoya la boîte d’allumettes et son précieux contenu valdinguer dans le lavabo. La poudre blanche éclata dans un léger nuage contre la céramique.

- Ecoute moi-bien, articula Shin de sa voix empreinte d’une fureur froide. Ce genre de saloperie, tu en fais ce que t’en veux. Sauf sous mon toit. Ça n’a rien à foutre là.

Le type avait visiblement forcé sur la bière, et au vu de ses pupilles, son sang était déjà saturé de coke. L’entrée en scène du propriétaire des lieux ne sembla pas lui plaire, mais ce ne fut rien comparé à la vision de sa cendre immaculée dispersée dans l’évier. Shin repéra la lueur agressive qui s’alluma au fond de ses yeux avant que son visage ne se défigure sous la colère. Il se mit à brayer. Des mots fous et emportés. Une flopée de paroles furieuses qui lui hérissa les tympans. Shin avait très peu dormi ces derniers temps. Sa patience avait des limites. Et déjà il sentait comme un besoin glacial courir sous sa peau, lui soufflant d’éclater les dents de ce chien galeux contre le carrelage pour le faire taire.

Sa poigne se referma autour de son col dans un mouvement sec et calculé. L’imbécile s’étrangla sous la surprise alors que le Gardien à l’aura subitement délétère le força à se confronter à son regard aussi noir que tranchant.

- On s’est mal compris. Je vois exactement quel genre de petit merdeux tu es. Alors tu récupères ta merde, et tu disparais.

Me force pas à répéter. Tu le regretterais douloureusement.
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Roxane Taylor
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MessageSujet: Re: Une chanson telle que toi // SHIN   Une chanson telle que toi // SHIN EmptySam 6 Juil - 17:53



Une chanson telle que toi
Shin & Rox



Je n'ai jamais vraiment compris l'obstination du papillon de nuit. Tu sais ? Celui qui pendant des heures et des heures va se buter sans réfléchir contre la même lumière. Encore et encore. Jusqu’à terminer complètement épuisé. Éreinté. Quand il l'approche, il doit certainement alors se croire enfin au Nirvana. Aussi proche de la lumière que possible. Au bout du bout du monde. Et... mais après, qu'en devient-il puisqu'il ne peut la toucher ? Qu'il ne peut pas s'en saisir et encore moins la posséder ? Il est là, proche de ce qu'il veut le plus à son cœur, mais ne peut rien en faire. Si ce n'est y revenir, encore et encore, toujours dans ce besoin ultime d'être près d'elle. Désireux, mais bien incapable de s'en rassasier. Jusqu’à s'en faire mal.

Je dois être un papillon de nuit. Car je vole bien malgré moi vers cette lumière que je sais dangereuse pour moi. Je m'y suis cognée brutalement pendant des années. J'ai même abîmée mon corps pour avoir cette chance malade de m'en approcher. Et c'est encore malgré tout plus fort que moi. Allume la lumière et je volerais à elle. Impuissante face à cette volonté incontrôlable.  

La seule chose que je puisse faire c'est... fermer les yeux. Fermer les yeux et changer de monde. Rentrer dans le mien. Celui qui m'est propre. Je ne parle pas du monde des songes. Non. Je parle de cette bulle que je me construis en m'imaginant ailleurs. En m'imaginant être quelqu'un d'autres. C'est ce que je faisais quand j'étais obligée de me vendre aux hommes. Me vendre pour ensuite toucher la lumière du bout de mes doigts sales et brisés. Je m'imaginais entre les bras de mon prince charment. Aimée, comblée. J'arrivais à oublier ce que je faisais. J'oubliais la réalité brutale de ma vie. Ma réalité. Pouvoir incontestable de l'esprit.

Je suis vulnérable ainsi, les yeux fermés. Je le sais. Mais je m'en fiche. Il peut faire ce qu'il veut de moi. Me frapper, me secouer, m'hurler dessus même si ça lui plaît. Mais moi je suis ailleurs. Je ne veux pas être là. Je ne veux pas me voir craquer. Je ne veux plus voir son sourire niaiseux, trop satisfait de me voir si faible. Mes mains se crispent tout de même alors que mon corps tremble de plus en plus fort. Je veux être ailleurs. Mais en mon ventre gronde une haine qui ne cesse de grandir. Je lui en veux oui, terriblement. Mais... c’est sur moi-même que se retourne cette rafale de mépris et de rage. Je suis faible et j'ai horreur de ça !  
Je me sens coincée dans ma peau. Coincée dans ma vie et j'aimerais bien que tout ça explose. Que ça se brise encore un peu plus pour que je sois certaine cette fois-ci que l’ampoule ne se rallumera jamais.  

J'ai envie de le tuer. Sincèrement. J'ai envie de sortir mes griffes et de lui ravager le cœur. De me repaître de son âme infâme. De brûler ses moindres désires afin qu'il comprenne ce qu'il me fait. Comment il me brise.  
Mais je n'en fais rien. J'implose et c'est tout. En silence, sous de violents tremblements. C'est ce que je sais faire de mieux. Pour le moment.  

Mais dans la nuit profonde que je parsème derrière mes paupières closes. Lourdes et angoissante. Une étoile s’éveilla subitement. Comme une promesse de quelque de chose de meilleur, de plus doux. De bien plus naturel.  
Mon corps sursauta presque violemment entre deux tremblements.

Shin...

J'aurais pu reconnaître sa voix entre toutes. Et si je n'avais pas fait attention à la main qu'il avait posée sur mon épaule, mes oreilles, elles, n'étaient pas restées sourdes. Néanmoins je ne parviens qu'à ouvrir les yeux pour capter son visage dans le reflet du miroir qui me semblait être devenu lugubre.  
Instantanément, je me sentis mieux et à la fois terriblement plus mal. Mieux par ce qu'il était là et que... je savais qu'il prendrait soin de moi et mal par ce que je connaissais déjà la suite de cette dramatique histoire. Je le savais par ce que je le voyais dans son regard. Noir. Furieux. Parce que je le connaissais lui et parce-que je connaissais aussi malheureusement Cyrille. C'est deux hommes dans le même périmètre, ça n'était simplement pas possible. C'était comme mettre... un rat avec un chat. Shin allait très certainement en faire de la petite pièce. La seule qui pouvait encore réguler ce futur massacre, c'était moi. L’ultime fautive. Mais rien n’était encore sûr.

Les deux hommes avaient déjà commencé à se mesurer. À se menacer. Shin avait déjà envoyé au siphon cette lumière que Cyrille m’avait allumée sous le nez. Il l'avait aussi déjà attrapé en lui intiment l'ordre de partir. Et c'était sans appel, je le savais.

- Va te faire foutre enfoiré ! Fut tout ce que Cyrille parvient à répondre à Shin une fois qu'il eut repris sa respiration. Son manque de répartie me désolât. Mais au fin fond de moi-même, ça me consolât presque. Car une part de moi, très importante, voulait le voir souffrir. C'est horrible à dire. Mais pour briser cette lumière-là aussi, que je persiste à retourner voir, encore et encore. Il faut un coup dur. Un brusque mouvement de la réalité. J'ai donc envie qu'il me fasse mal, pour que plus jamais je n’hésite à ne jamais retourner le voir. Alors plus il s'enfonce et se ridiculise, plus il me libère de mes lourdes chaines.

Mais je ne connais rien de l'amour. Je ne sais même pas si on m'a déjà aimée un jour. Cyrille s'occupe de moi. Il m'héberge, il me tient chaud la nuit. C'est de l'amour ça, nan ?  
Ne devrais-je donc pas prendre sa défense ? Possible.

Mais c'est inenvisageable face à Shin. Je lui dois trop. Enfin non... je lui dois tout. Pire encore, je serais bien incapable de me liguer contre lui. Un simple regard de sa part me fou en vrac. Me fait tourner la tête et me donne envie d'en avoir encore, encore et... encore un peu plus. Ça me fait peur ça d'ailleurs. J'ai peur qu'il soit... ma plus belle lumière. Mon sacré. Celui qui me broiera tout entière. Celui qui me brûlera les ailes.

Mais un papillon, c'est fragile. Faible. Et sa succombe. Sa vole vers son destin sans jamais s’arrêter face au courant d'air du doute et de la peur. Oui, c'est fragile un papillon. Mais ça ne renonce jamais.  

Je me mets enfin en mouvement alors que le temps m'a semblé extrêmement long et si court à la fois. Je ne me suis même pas rendu compte que de lourdes larmes dévalent maintenant mes joues. Parce que j'ai horreur de voir ça. C'était exactement ce que je ne voulais pas qu'il arrive. Que faire face à Cyrille va me mettre dans une merde noire. Pas infranchissable, serte. Mais je n'avais pas besoin de fragiliser encore un peu plus mon nouvel équilibre. Ça me fait peur. Parce que je suis encore en rémission et que je sais que le seul qui pourrait m'aider sur ce point ne peut m’offire plus que ce qu'il a déjà fait. J'ai peur d'espérer. J'ai même peur de bouger, d'angoisse que tout ça ne dégringole.  

Mais je le fais tout de même.

Je pose une main délicate et encore fragile sur le bras de Shin. Celui-là même qui étrangle à moitié Cyrille. Je ne lui dis rien, je ne le regarde même pas. J'ai bien trop honte de lui faire vivre tout ça. Je vois bien qu'il est exténué c'est dernier temps. Je n'ose pas lui demander ce qui ne va pas. Mais plus les jours passent, plus je le vois s'enfoncer dans des limbes sombres. J'ignore quoi faire pour cela et me sentir une fois de plus inutile me désarçonne. Alors lui rajouter les problèmes de ma vie sur le dos... n'étaient clairement pas dans ce que j'espérais pour lui.  

Non. Mon regard noir et toute mon attention se déporte sur Cyrille. Avec Shin à mes côtés je me sens capable de le lui dire. Je me sens moins fragile. Un peu plus... moi. Et pour moi.

- Casses-toi Cyrille. Tu es qu'un con. Et je n'ai pas besoin d'un abruti dans ma vie en ce moment. Tu n'as rien à faire là et tu es allée beaucoup trop loin ce...  

J'étais déterminée à en finir. Ma voix était glaciale, mes yeux sans émotions. Vide. Mais c'était sans compter sur sa rage car il me coupa l'herbe sous le pied en m'hurlant presque à la figure. Furax que Shin la tienne encore si fermement contre le mur.  

- Tu sais que tu vas le regretter Chérie ? Tu sais que tu vas venir me manger dans la main dans moins d'une semaine ?! Lâche-moi, toi, putain ! Grondât-il, acerbe, en essayant de se dégager de l’emprise de Shin pour m'approcher. - Que tu es qu'une sale clocharde, une ratée ?! On ne me lâche pas comme ça, sale pute !  

Oui, je le sais...  

Cette conclusion passa dans mon esprit comme un coup de vent alors que je baisse les yeux. Comme giflée. Presque avec acceptation alors que je sens mes oreilles siffler. À côté de moi Shin s'est mis en mouvement. Brutalement. Mais moi j'ai fermé les yeux. J'ai reculé. Encore.  
Je déteste Cyrille, au fond, mais j'aime encore moins la scène qui va suivre.  

L’ampoule va être brisée ce soir, mais je ne sais pas si c'est vraiment moi qui vais le faire.


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lieutenant

Shin Lee
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MessageSujet: Re: Une chanson telle que toi // SHIN   Une chanson telle que toi // SHIN EmptyJeu 25 Juil - 22:02



Une chanson telle que toi
Shin & Rox



Il ne la boucla pas, le petit enfoiré aux narines pleines de coke. Evidemment qu’il ne la boucla pas. Au contraire même, le lieutenant le vit s’agiter et aboyer plus fort encore, comme un petit roquet énervé. Et ce fut pire encore lorsque l’aura écorchée de Roxane s’approcha. Shin sentit à peine le bout de ses doigts l’effleurer. Pourtant il avait pleinement conscience de sa présence, de la lumière maladroite et clignotante qu’elle dégageait constamment, alors que ses yeux sombres et bridés n’avaient toujours pas lâché l’immonde individu. Plus il le regardait, et plus les paroles d’Anya tournaient en boucle dans son crâne. La serveuse lui avait confié qu’elle ne comprenait pas l’attrait que Rox pouvait avoir pour une ordure pareille. L’ancien yakuza non plus ne comprenait pas. Il n’y avait rien qui pouvait lui plaire en lui. Rien qui pourrait lui apporter ce dont elle avait besoin. Roxane avait besoin de bien mieux que cette pauvre merde. Et il lui parut un instant qu’elle aussi, elle s’en rendit compte. Sa voix sourde et cassante siffla dans les airs. Percuta le camé de plein fouet. Mais c’est là, juste après, quelques fractions de secondes plus tard, que Shin comprit pourquoi elle avait atterri avec un con pareil. « Tu sais que tu vas le regretter ? ». Il s’excita sous la poigne de l’asiatique comme un chien fou après sa laisse. « Tu sais que tu vas revenir me manger dans la main ? ». Les insultes dévalèrent de sa bouche déformée comme une traînée de boue glissant sur un flanc de montages. La colère dur et froide qui œuvrait déjà dans le sang du lieutenant enfla dangereusement. Son poing se resserra autour du col du pauvre type coincé entre son emprise. Il s’étouffa dans son flot de paroles sous le regard noir de l’asiatique. Ouais, il comprenait maintenant. Il comprenait que ce fumier tenait sa protégée par la gorge. Qu’il la savait vulnérable. Qu’il l’avait rendu dépendante. Dépendante d’un salopard à l’aura pourrie. Pourrie jusqu’à la moelle.

- Tu fermes ta gueule. Et tu dégages.

Ce n’était plus qu’un souffle grave. Trop léger pour percer l’épaisseur des murs. Suffisamment fort pour que le petit-ami de son employée l’entende et imprime la menace au fond de son crâne illuminé de coke. D’un geste ferme, Shin décolla le drogué du mur. Le type tituba de surprise lorsqu’il relâcha subitement sa prise contre son cou. Sa main vint aussitôt s’abattre contre sa nuque. Le lieutenant empoigna le tissu de son vêtement, et sans lui laisser l’occasion de protester, l’entraîna sans plus chercher à parlementer en dehors des toilettes.

Ce sac à merde ne voulait pas décamper lui-même. Parfait. Shin allait le foutre dehors à sa manière.

Le dénommé Cyrille explosa en une myriade d’insultes que le coréen n’était plus en mesure d’entendre. Seul résonnait dans sa tête, cette voix apaisée qui lui soufflait de ne pas saigner cette ordure dans l’arrière-cour. Même lorsqu’il tenta de se débattre contre sa poigne, lorsque ses ongles grattèrent le dos de son poing fermé, il ne réagit pas. D’un pas rapide, le lieutenant Gardien entraîna le parasite dans son sillage. Il traversa les cuisines, s’emparant au passage d’un couteau de travail rangé sur une table. Il descendit le couloir en sens inverse, passa devant la salle festive et imperméable au drame sous-jacent qui se dessinait là, et enclencha la porte du restaurant. Sans que personne n’ait eu le temps d’intercepter sa manœuvre, Shin balança son fardeau dans la rue. Cyrille perdit l’équilibre. Pesta. Agita ses bras et se redressa maladroitement. La fureur calme et animale qui grondait dans la poitrine de l’asiatique le poussa à ne lui laisser aucune chance. Il l’avait déjà fait. Ce pauvre imbécile n’avait pas su la saisir lorsqu’il en avait eu l’occasion.

Alors sa main se referma contra la trachée du type. Il n’eut aucun mal à le repousser contre la devanture du restaurant. Son dos heurta les colonnes en bois qui ornaient l’entrée. Il lut la surprise dans les yeux de son adversaire. La surprise et le manque subite d’oxygène. La lame du couteau siffla dans les airs. L’instant d’après, la pointe aiguisée de l’instrument de cuisine s’enfonça dans le bois. A quelques centimètres de la tempe de ce chien galeux.

Le gargouillis terrorisé et étouffé que produisit Cyrille lui indiqua qu’il avait toute son attention désormais. Un rictus écœuré dévoila ses dents avant qu’il ne prononce son ultimatum.

- Refous jamais les pieds chez moi.

Il n’eut pas besoin d’aller au bout de l’explication. Le camé n’était pas assez stupide pour ne pas imaginer ce qui se passerait, si l’envie de passer à nouveau cette porte lui reprenait. L’ancien yakuza laissa son regard aux teintes mauvaises planer de longues secondes au fond de l’âme de son opposant. Puis le relâcha enfin. Il délogea le couteau d’un geste sec. Ses jambes reculèrent, réinstaurant une sage distance entre eux. La voix du lieutenant gronda une dernière fois à l’encontre de l’autre, empreinte d’un mépris lointain et dédaigneux.

- Et traites les prostituées avec un peu plus de respect. Ces femmes ont probablement plus de courage que toi pour s’en sortir dans la vie.

Il cracha sur le trottoir, marquant tout le dégoût que ce type pouvait lui inspirer. Et alors, sans plus se retourner, Shin fit demi-tour. Il le laissa là, reprendre ses esprits, se rendre probablement compte qu’il s’était pissé dessus, comme le sale connard qu’il était. La porte claqua violemment dans son dos. La colère pulsait encore contre ses tempes. Frustrée. Impétueuse. Ses nerfs étaient à vif. La fatigue le faisait voir rouge. Puis noir. Puis un dangereux mélange des deux. Le Gardien cultivait une rage grandissante. Ses pas lui firent remonter le restaurant sans s’arrêter. Et alors qu’il passa à nouveau devant les festivités sans plus se laisser happer par l’ambiance légère, en contraste trop violent avec ses états d’esprit, il avisa la silhouette de Roxane dans le couloir. Il ne s’arrêta pas. En réalité, il ralentit à peine. Sa main harponna la jeune femme sans lui laisser le choix. Sans lui lâcher le moindre mot. Il la tira avec lui. Il poussa les battants de la cuisine, surgissant dans la piège comme un coup de vent brutal et destructeur. Ce n’est qu’à ce moment-là qu’il explosa. Que son poing s’abattit sur le premier plan de travail pour relâcher le couteau. Il libéra Roxane, la coinçant contre une table pour planter ses bras de part et d’autre de son corps encore tremblant. Encore en manque de substances dégueulasses. Il heurta ses yeux, d’une franchise dénuée de la moindre délicatesse.

- Maintenant tu vas m’expliquer ce que tu fous avec ce sac à merde.

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MessageSujet: Re: Une chanson telle que toi // SHIN   Une chanson telle que toi // SHIN EmptyVen 26 Juil - 12:33



Une chanson telle que toi
Shin & Rox



Tic. Tac. Tic. Tac.
C'était comme un tempo intemporel et bien présent en même temps. Shin avait emporté avec lui la force de sa présence. Il avait attrapé Cyrille tel un chien et l'avait traîné loin de moi. Dieu seul sait où. Le froid de la solitude c'était alors abattue sur moi telle une vague. L’ambiance si silencieuse des toilettes me prit à la gorge. Je ne savais que faire de toutes ses émotions qui tournoyaient en moi comme un tas de feuilles balayées par des vents violents. J'avais comme l'impression d'être cette voile qui claque sous le vent, bien obligée de se gonfler sous sa force pour tous nous faire avancer.  

Tic. Tac. Tic. Tac.  
Mes yeux se posent sur le bruit que font les gouttes d'eau qui s'échappent paresseusement du robinet. S'écrasant sur cette divine poudre blanche. Lumière enjôleuse.
 
Tic. Tac. Tic. Tac.  
Un long frisson parcouru de tremblement indomptable me laboure le dos. Nous y voilà. TE voilà. Vil démon qui me ronge la chair et les os. Ennemies de toujours. À qui je fais proie en enfer.

Tic. Tac. Tic. Tac.
Je n'ai plus d'excuse. Je n'ai plus personne pour me sauver, ni même pour me faire plonger. Je suis seule face à moi-même et à.… ma terrible faiblesse. Cyrille s'est arrangé pour me jeter au fond du trou et occuper par sa vile présence la seule personne qui aurait pu m'aider dans cette minute fatidique. Quelque chose de fragile en moi voudrait qu'il revienne, là maintenant et qu'il m'évite de déraper à nouveau. Mais Shin... Il donne déjà tant. Il fait déjà tellement. Et va savoir ce qu'il est encore en train de faire actuellement pour moi... Mon ange noir.

Tic. Tac. Tic. Tac.  
Il est temps. Grand temps que je me montre capable. Que je me batte pour moi-même. Seul. Je sais que j'en suis capable. Je sais que je suis suffisamment forte pour tout ça. Enfin... je l'espère.  
Les trois pas que j'ai à faire pour me rapprocher du robinet sonnent sourdement à mes oreilles. Comme lourds dans ce silence lugubre. Ma main se pose au ralenti sur le robinet et le bruit du dévissement de la vanne d'eau siffle en écho, furieusement.
L'eau emporte tout. Comme éloignée de moi-même. Comme si j'étais spectatrice lointaine de cette même scène, je me vois laver la cocaïne pour la rendre à l'oubli. Je vois ma main la caresser, comme pour lui signifier ce dernier adieu. Je la noie. Je la noie au fond de moi. Je la tue de mon esprit. Je la lave de mes remords et de mes souvenirs. Je me vois trembler, lutter contre mon propre corps avec un détachement proche du dramatique. Je me vois gratter le lavabo avec mes ongles comme si c'était ma propre âme que je voulais curer. Arrachant ces dernières traces avec une application proche de la folie. Griffant mortellement ce monstre que je ne veux plus.  

L'eau coule encore. Pour être sûr. Juste pour était sûr.  
Les bracelets à mon poignet teintes d'un joli son quand je coupe enfin l'eau. Comme un point final. Un point d'espoir.  

Je croise mon regard sombre dans le miroir. J'y lie une détermination qui termine de me convaincre.  

- Toi et moi, c'est terminé.  

Dis-je pour, seule oreille attentive, l’écho froid des murs blancs des toilettes.
Mais le pacte est signé avec moi-même et je sais que cette femme au regard fort, que je vois dans le miroir, belle est sauvage, sera celle que je vais devenir. Je ne suis plus une enfant. Je n'ai plus à trembler devant le moindre monstre.  

Déterminée. Lavée. Purifiée de ce démon, je quitte enfin les toilettes sans un regard en arrière. Laissant définitivement tout ça derrière moi. Ma première bataille est terminée. Et même si je n'ai pas vaincu seule, j'en ai quand même obtenu la victoire.  
Je traverse la cuisine en cherchant Shin et Cyrille du regard. Quelque chose me dit qu'ils ne sont déjà plus là. Et quelque chose me dit aussi que je vais au-devant d'une autre épreuve. Car le regard de Shin tout à l'heure en disait long sur la suite des événements.  
J'arrive à peine dans le couloir qui mène au restaurant que mon regard croise le sien. Il marche vers moi avec une énergie qui lui est propre. Guerrière. Qui m'impressionne. Mes yeux le détaillent. Attendant qu'il me rejoigne. Je ne rate pas le détail brillant dans sa main. Le vif éclat d'argent est propre et mes épaules se détendent en comprenant que larme qu'il tient entre ses phalanges blanchies par la rage est restée pur. Je le laisse m'attraper la main, sans protester et le suis sans même rien demander. Il est dans une colère glaciale. Sombre. Destructrice. J'en comprends la teneur. Mais je peine à m'en expliquer l'intensité.

Une fois dans la cuisine, je sursaute quand il éclate de fureur, abattant son poing sur un plan de travail, ce forçant ainsi à lâcher son arme. Je le laisse m’envahir de sa présence. Il a mal. Je le vois dans ses yeux. Je le sais par ce qu'il est très près de moi. Bien trop prêt d'ailleurs. Je fouille dans son regard ténébreux à la recherche d'une réponse. MA réponse. J'essaie de comprendre pourquoi tout ça le touche tellement. Pourquoi j'ai l'impression qu'il se sent si impliqué. Si personnellement attaqué. Son regard s'engouffre enfin dans le mien et sa question claque alors qu'il se livre sincèrement. Ne me cachant pas sa rage animale. Brillante et sauvage dans ses yeux ébène.  

Sac à merde... Oui, on peut aisément l'appeler comme ça.  

Et je ne sais quoi lui répondre. Tout ce que j'essayerais de dire serait stupide et sonnerais faux. Je pourrais raconter plein de choses sur Cyrille. Me justifier cent fois et peut-être même être comprise. Mais pas à Shin. Non. Lui n'accepterait pas une miette de mes réponses. Et je sais qu'il aurait raison.  

Je me passe une main dans les cheveux en fuyant brutalement son regard. Mon corps tremble encore comme une feuille. Mais je ne sais plus si c'est le manque de cocaïne ou lui qui me fait ça. Je voudrais qu'il s'écarte pacque sa présence, si intense et proche de moi, m’empêche clairement de réfléchir. Me trouble.

- Je ne sais pas Shin... Dis-je dans un murmure en regardant sur le côté, cachant difficilement mon trouble.  
Ma réponse ne suffira pas, je le sais. Il va éclater de colère et de douleur. Il va me sermonner comme jamais. Je sens qu'il y a quelque chose qui cloche ce soir. Quelque chose de trop personnel. Il n'est pas si impliqué d'ordinaire. Non, d'ordinaire il m'aide, me soutient, me comprend, mais ne paye pas de sa propre personne mes erreurs. Je sens dans tout mon être qu'il souffre de la situation. Personnellement.  

Je me pose à nouveau sur son regard en fronçant légèrement les sourcils. La lumière dans mes yeux oscille entre l'incompréhension et la douceur.  
Je me dois de l'aider lui aussi à comprendre la situation. Lui pointer du doigt la rage qui le consume. Et comprendre pourquoi.

- Mais quelle importance ? Pourquoi ça te touche tellement ?  

Vérité dite. Sincèrement. Et je sais qu'ainsi il va s'éloigner de moi et que je vais à nouveau pouvoir respirer et réfléchir correctement. C'est ce qu'il fait toujours quand je creuse un peu plus profondément en lui. La colère lui a fait oublier momentanément de garder ses distances avec moi. La preuve en est que je sens son souffle encore saccadé caresser mes joues et ses bras encadrer mon corps presque possessivement. Mais il devrait rapidement se cacher à nouveau derrière ses montagnes de bouclier impénétrable. Retourner dans sa brume indescriptible de retenue et de non-expression de ses plus profonds ressentis. Là, je le vois sincère. Impulsif. Véritable.  
Et ça me trouble tellement que j'ai envie qu'il arrête. C'est comme si cette subite et subtile douceur derrière sa rage me faisait peur et me donnait envie de retourner à ma vie sauvage. Libre. Comme si ce que je sentais naître dans ma poitrine pouvait me piéger. M’effrayant tout en me faisant atrocement de bien. J'ai très vite eu cet appel en moi qui s'allumait quand il était là. Souvent. Mais là j'avais l'impression d'entendre le sien. Comme s'il me répondait enfin.  

Sauf que je n'espérais pas de réponse. Je ne m'y attendais pas. Pas tout de suite. Pas sans que j'y soit prête.  
Mais... j'aime ce que je ressens. Vraiment. Même si ce soir, ce n'est clairement pas le moment.  
Je crois que c'est ça se sentir protégée par quelqu'un...

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MessageSujet: Re: Une chanson telle que toi // SHIN   Une chanson telle que toi // SHIN EmptySam 10 Aoû - 11:30



Une chanson telle que toi
Shin & Rox


Un trop plein de choses se bousculait dans ses entrailles. C’était la fatigue, l’harassement de l’impuissance, la frustration d’être ici alors qu’il aurait dû être dans un ailleurs onirique. C’était la colère, la rage d’avoir vu l’un de ses précieux oisillons aux ailes fragiles approché par un sournois prédateur. C’était l’incompréhension et l’incertitude, et tout ce flot d’émotions fortes et contradictoires que Roxane avait toujours provoqué en lui. Elle jouait avec son humeur, au gré de ses états d’âme et de sa brutalité franche. A présent, c’était ses nerfs qui grinçaient. Qui protestaient. Qui lâchaient tout bonnement. Shin n’avait plus la patience requise pour se montrer conciliant. L’autre petit enfoiré l’avait fait sortir de ses gonds. Il savait à présent qu’il s’enfonçait sur une pente glissante avec Roxane. Il le savait pertinemment. Mais il était incapable d’arrêter cette escapade fracassante. La colère grogna de plus bel dans le creux de son buste lorsqu’elle ne trouva rien de satisfaisant à lui expliquer. Mais le pire fut sans doute la réponse qu’elle ajouta ensuite et qui piqua vivement l’animal furieux en lui. Quelle importance ? Quelle importance ?! Shin plissa imperceptiblement ses yeux sombres alors que les muscles de sa mâchoire se contractèrent durement. Ses doigts se fermèrent avec plus de force contre le plan de travail. Elle allait le rendre fou. Oh oui. Ça, elle savait le faire sans doute mieux que quiconque.

- Tu te fou de ma gueule, Roxane ?


Sa voix basse et grondante vibra dans le fond de sa gorge. L’asiatique avait à peine desserrer les lèvres. Il finit par se redresser, réinstaurant une distance plus sage entre eux. L’oxygène filtra longuement à travers ses poumons, mais n’apaisa en rien la flamme qui le brûlait de l’intérieur.

- Quelle importance ça a si tu refous le nez dans la came ? Quelle importance si tu retombes dans cette merde, hein ?

Ses mains quittèrent enfin la table contre laquelle son employée était recluse. Shin s’éloigna encore, pour mieux faire les cent pas dans la pièce et marquer ses mots à coup de gestes empreint de colère.

- Et qu’est-ce que vous auriez fait après avoir pris votre petit raille de coke ? Tu m’expliques ? Tu serais aller en proposer à Elliot peut-être ? Plus on est de fous et plus on rit après tout !

Le Gardien fulminait. Roxane n’était pas la seule à avoir eu des problèmes avec la drogue dure. Il y avait d’autres âmes écorchées sous ce toit qui s’en étaient douloureusement et laborieusement écartées. Elliot par exemple. C’était certainement l’idée la plus stupide du monde. Il s’arrêta brutalement devant elle et pointa un doigt furieux dans sa direction.

- Tu connais très bien les règles. Tu connais le deal. J’veux pas de ces saloperies ici. Qu’est-ce que tu cherches au juste ? Tu veux retomber là-dedans ? Tu veux redevenir une camée sans avenir, sans toit, sans rien ?! Parce que c’est hors de question que tu restes ici si t’as décidé de gâcher ta vie ! Y’a beaucoup trop de gens là-bas, dans ce putain de restaurant, qui se démènent pour garder la tête hors de l’eau. Beaucoup trop pour que je laisse ça au hasard. T’as pensé à eux, Rox ? T’as pensé à Tony, à Anya ? A tout ceux qui t’ont soutenu pour que t’arrête de te piquer les veines ?! Ils n'ont pas fait tout ça pour que tu foutes tout en l'air dès le premier imbécile qui passe !

Il n’était pas enclin à mâcher ses mots. Il était parfois nécessaire d’enfoncer la tête de ses protégés dans la merde derrière laquelle ils se muraient. De leur calquer une piqûre de rappel en travers du visage. Aujourd’hui pourtant, sa langue claquait des paroles qui s’échappaient et s’entrechoquaient dans les airs sans le moindre scrupule. Il était dur avec ceux qu’il souhaitait aider. Mais il l’était probablement plus encore avec Roxane. Son bras retomba le long de son corps alors qu’il lança un nouveau regard chargé de colère à la jeune femme. Il reprit , moins acerbe, mais pas moins déçu pour autant.

- Tu veux que j’te dise, Rox ? T’es irresponsable. T’es une gamine irresponsable. Tu aurais dû savoir dès le début que ce type ne serait pas bon pour toi. Mais c’est moins compliqué de refaire les mêmes conneries. Encore et toujours. N’est-ce pas ?


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MessageSujet: Re: Une chanson telle que toi // SHIN   Une chanson telle que toi // SHIN EmptySam 10 Aoû - 13:22



Une chanson telle que toi
Shin & Rox



Je ne pensais pas que la vie trouverait un nouveau moyen de me briser encore plus fort. De me lacérer le cœur et de me donner cette sale impression d'être prisonnière d'un destin tragique auquel je n'ai pas la main pour en changer la couleur. Une sale couleur sombre. Triste. Violente. Et sans lumière.  
Chaque mot de Shin me poignarde, me malmène. Me brise et me détruit.  
J'ai l'impression d'avoir été trahis. Piétiné.  

J'ai l'impression qu'il crache sur l'effort titanesque que je viens de mettre au monde, tout à l'heure. Toute seule. Dans l’obscurité des toilettes. J'ai l'impression d'être giflée. Giflée d'avoir essayée. Giflée d'avoir fait de mon mieux. Giflée de m'en être tout de même sortie. Giflée d'être tombée dans un piège de la vie. Giflée d'avoir fait des choix.

L'injustice me broie le ventre. Se rend-il compte ? Se rend-il compte que personne n'est parfait ? Se rend-il compte que je fais de mon mieux ? Que je me bats chaque jour avec mes tripes. Que mes épaules flanches sous-tout le poids des choses qui m'accable ?

Non. Il ne peut savoir que je suis sur plusieurs champs de bataille. Que ma lumière vacille sous le feu du vent d'une tempête qui me dépasse largement. Il ne peut savoir que je me bats sans cesse. Le jour comme la nuit. Que j'ai levée petit à petit, une force de caractère qui peine à rentrer dans un si petit corps tel que le mien. Il ne peut connaitre la force brute que demande ma volonté pour ne pas flancher. Il ignore qui je suis.

Mes poings se serrent. Je ne tremble plus. Je suis tombée dans un trou de tétanie. Broyée par ma douleur. Ma douleur d'entendre cet homme que j'apprécie tellement, me malmener. Ça me rappelle que je suis seule.  

On est tous seul dans ce monde de toute façon.  

Je ne sais pas pourquoi j'ai eu espoir qu'avec lui ça soit différent.  
Peut-être qu'en temps ordinaire j'aurais pu comprendre les choses. Voir que sa rage cache sa douleur de m'avoir vu prendre un coup si violent ce soir. Oui. J'aurais pu le voir.  
Mais là, en cet instant. Je ne suis que colère. Colère brutale et violente face à l'injustice que je ressens. J'ai envie de le frapper pour le mal qu'il me fait. J'ai envie de lui hurler dessus, de cracher ma haine mue par ce qu'il provoque en moi.  
Je suis stupide. Je l'ai laissée entrer dans mon cœur comme une enfant. Lui donnant un trop grand pouvoir sur ma personne. Et maintenant j'en souffre. Terriblement.
 
Je le regarde aller et venir dans la cuisine. Je le regarde me cracher ses mots. Ses reproches. Et plus il tourne et plus mon regard devient sombre. Plus il tourne et plus mes blessures s'agrandissent. Plus il tourne et plus j'oublie qui il est pour ne plus voir que quelqu'un qui me fait du mal.  

Jusqu'à ce que....

- STOP !

Ma main part violemment sur un tas de casserole qui séchait sagement à côté de moi et les envois voler contre le mur. Le bruit est fracassant. Violent. Mais pas encore suffisant à côté de la douleur que je ressens.  
Je me sors de cette table où il m'a coincée et le rejoint. Me plantant face à lui. Mon regard n'a plus rien de perdu. Il n'a plus rien de fragile. Non... il gronde d'une rage sourde. D'une détermination qui va faire mal.
 
- J'aurais surtout du savoir dès le départ que je ne pouvais pas te confier ce que j'ai de plus précieux Shin.  

Ma voix est froide. Tranchante. Mes épaules sont droites et mon corps tendu, comme en pleine bataille. Je ne lâcherais rien. Il a trop de pouvoir sur moi pour que je me laisse faire. Même lui, il n'a pas le droit de me traiter ainsi.  

- Tu trouves que Cyrille est un sac à merde parce qu'il me bat et qu'il me soumet à la tentation ?! Et bien sache que tes mots me blessent bien davantage que ses coups. Je préfère être battu ! Et que sans tentations, je ne peux accéder à la victoire. Tu le sais pourtant. Cacher son ennemi et le renier, ce n'est pas le vaincre. Ça fait qui de toi dans cette histoire ?!

Je m'étrangle presque dans ma rage. Mon corps a recommencé à trembler.  
Lui dire tout ça me tue. Mais à l'heure qu'il est. Je n'en ai pas grand-chose à faire. La soirée a été trop longue et trop dure. A la base. Je ne voulais que passer un bon moment. Que puis-je faire si la vie ne cesse de me mettre face à mes démons ?  
Devenir plus forte. À chaque fois.

Et si ça encombre de dire tout ça à Shin et bien... je le ferais.  
Je m'aime plus que je l'aime lui. Et il est hors de question que je le laisse me broyer encore. Et encore. Et encore.

- Finalement, tu n'es pas mieux que lui. Que ça soit lui ou toi, vous arrivez, en équipe en plus et dans la même soirée, à me blesser plus que n'importe qui. À me broyer le cœur. Merde ! Je ne suis pas votre petit jouet ! C'est quoi qui change entre la violence physique et la violence psychologique ?  

Ma main lui frappe le torse, là où se situe son cœur, avec rage alors que je serre les dents.  

- Y en a une qui me marque au fer rouge. Et qui me donne envie de tout envoyer péter. Lui comme toi. T'a pas le droit de me blesser comme ça.  

La paume de ma main se pose à plat sur son torse et le repousse. Pas fort. Vraiment. Juste sèchement.
 
- J'me casse.  

Dis-je brutalement en quittant son regard sans retour. Ma volte-face est sèche elle aussi. Car ma colère est grande.  
Je ne sais pas ce que je vais faire si je quitte l'ombre protectrice de Shin. Mais tout ce que je sais, c'est que je ne veux pas être une charge pour lui. Donc si c'est ainsi qu'il me voit, j'irais me prouver ailleurs ce que je vaux. Je n'ai pas besoin de quelqu'un qui croit en moi pour réussir.  

Enfin... plus maintenant.  
Et ça, par contre, c'est en grande partie grâce à la lui.  
Mais là, tout de suite, aucun remerciement ne sera capable de sortir de ma gorge étranglée par la douleur de l'injustice.

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MessageSujet: Re: Une chanson telle que toi // SHIN   Une chanson telle que toi // SHIN EmptyVen 16 Aoû - 14:09



Une chanson telle que toi
Shin & Rox


Les casseroles se fracassèrent au sol dans un vacarme monstre. Agressif. Percutant. Dans un éclat de fureur particulièrement représentatif du feu ardant et dangereux qui grandissait entre eux deux. Le regard noir de Roxane se planta dans celui du Gardien maudit. Il avait réveillé cette hargne en elle. Il l’avait acculé dans ses retranchements. Il l’avait blessée, et voilà qu’à présent elle sortait les crocs. Shin pouvait presque percevoir le feulement menaçant de sa colère gronder derrière sa poitrine. Rox se défendait. Elle lui explosait son injustice au visage. Et c’était là tout ce qu’elle était incapable de faire avec la sombre merde qui lui servait de petit-ami. L’asiatique la regarda briser la distance qu’il avait réinstauré entre elle et lui. Il la vit se planter devant lui et cracher tout ce qu’il lui inspirait. Il n’avait pas le droit de lui faire. Pas le droit de lui faire mal de cette manière-là. Shin soutint ses yeux francs et accusateurs sans une ombre d’hésitation. Et elle ? Ne se rendait-elle pas compte de ce qu’elle faisait ? Du mal qu’elle s’infligeait à elle-même ? Elle n’en avait pas le droit non plus. Roxane pouvait bien le détester autant qu’elle le désirait. Il comptait bien lui ouvrir les yeux. Parce qu’il était persuadé que c’était ce dont elle avait besoin.

Mais pourtant sa rage vacilla lorsqu’il comprit l’ampleur du désastre à travers les mots de sa protégée. Elle faiblit, comme la fragile flamme d’une bougie charriée par une bourrasque inattendue. La surprise le prit de court. Cet enfoiré la battait. Et lui n’avait rien vu. Et lui l’avait laissé partir. Le coréen voulut ouvrir la bouche, mais Rox le repoussa à cet instant précis. Ses paumes minuscules et pourtant si battantes le firent reculer. Elle bouscula ses nerfs. Se heurta à lui, de toute sa force désespérée et écorchée par la vie. Comme elle n’avait jamais eu peur de le faire. Et à présent elle se cassait. Elle le planta là. Un vent sombre et protestataire envahit le Gardien de l’intérieur. Ses doigts se refermèrent autour du bras de son employée avant même qu’elle n’ait pu quitter la pièce. Il se confronta à nouveau à ses prunelles furieuses. Mais un bruit de l’autre côté de la cuisine empêcha le venin noir contenu au fond de son ventre de s’exprimer. D’un coup d’œil, Shin fit comprendre aux deux serveurs attirés par le bruit de la dispute qu’il n’y avait rien à voir. Le coréen sembla reprendre pied avec la réalité. Reprendre conscience de la soirée festive juste à côté. Il n’avait aucune raison de gâcher la fête d’anniversaire. Pourtant sa main ne lâcha pas Roxane. Hors de question qu’il la libère, qu’il la laisse s’envoler dans la nuit, après la bombe qu’elle venait de lui lâcher.

- Ça suffit Roxy, grogna-t-il d’une voix basse alors que la porte se referma avec précaution derrière les deux curieux. Viens avec moi.

Son ton s’était fait plus tempéré, mais n’en restait pas moins catégorique. Il ne la laisserait pas partir. Sans un mot de plus, Shin l’entraîna hors de la pièce. Cette conversation prenait un angle beaucoup trop obscur. Il avait besoin d’un endroit sûr, suffisamment calme et isolé, tant pour reprendre contenance que pour obtenir ce qu’il désirait de Rox. Ils se faufilèrent dans l’ombre des couloirs, laissant l’ambiance joyeuse et légère de la soirée s’amenuiser peu à peu derrière eux. L’asiatique emmena sa protégée jusqu’à l’étage, jusqu’à ce repère qu’il avait quitté un peu plus tôt. Ce n’est qu’une fois arrivés dans le bureau qu’il relâcha totalement son emprise sur la brunette.

- Assieds-toi.


Il pointa du doigt l’un des deux fauteuils disposés face à la table qui trônait depuis le fond de l’endroit. Quant à lui, il laissa son dos se caler contre la porte close. L’ancien yakuza croisa résolument ses bras sur son torse, avant de céder au besoin de pincer l’arrête de son nez entre son pouce et son indexe, passablement épuisé par la tournure que prenaient les événements. Il ne tarda pas à reporter son attention sur la jeune femme, qui semblait toujours irradier d’une lumière furieuse et offensée. S’il lui bloquait le passage vers les escaliers, Shin savait Roxane assez butée pour tenter de s’évader par la fenêtre si toutefois elle avait réellement envie de se carapater. Un soupir agita son buste. Ses sourcils se froncèrent sur son front. Il avait besoin de réponses, et c’était ce seul état de fait qui l’empêchait d’aller traverser Manchester pour retrouver « Cyrille » et lui faire regretter sa naissance même.

- Je veux savoir ce qu’il s’est passé entre toi et cet … homme. Depuis quand ça dure, Rox ? Est-ce qu’il y a autre chose à savoir à propos de cette enflure … ? lâcha-t-il enfin en secouant la tête. Pourquoi tu ne m’as rien dit ?

Pourquoi ne l’avait-il pas deviné ? Pourquoi ne l’avait-il pas senti ? Et pourquoi ne lui avait-elle pas fait suffisamment confiance pour demander de l'aide ?


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MessageSujet: Re: Une chanson telle que toi // SHIN   Une chanson telle que toi // SHIN EmptyJeu 22 Aoû - 16:19



Une chanson telle que toi
Shin & Rox



Mon téléphone sonne plusieurs fois dans ma poche. Je le laisse chanter seul. Je sais qui est le créateur des messages qui tombent comme du plomb dans l’ambiance posé par mon silence. J'ai décidé de ne pas m’asseoir comme ma invité Shin à le faire et j'ai préférée faire face à la fenêtre. Lui tournant volontairement le dos. Dans la nuit, la pluie a commencé à tomber, comme alignée à mon humeur morose.

J'ignore pourquoi j'ai finalement décidé de suivre Shin. Je ne sais pas si c'est parce que la simple idée de partir d'ici me brise le cœur ou que je ne sais pas où aller car je ne peux visiblement plus retourner chez Cyrille. Ou si c'est la honteuse scène qu'ont surpris mes deux collègues tout à l'heures en faisant irruption dans la cuisine.
Certainement un ensemble de tout ça.

Les messages continuent d'affluer, donnant un aspect plus lourd encore à la réponse que je traîne à donner.
Un long, très très long soupire me prend alors que je pose quelques secondes mon front contre la vitre. Sa fraîcheur est comme une caresse et me fait du bien.

- Ça fait beaucoup de question, Shin.

Dis-je finalement en observant la buée sur la vitre se créer sous mes mots.
Mon portable m'agace à sonner et j'ai comme une brutale envie de m'en débarrasser. Mais à la place, je le sors de ma poche et le déverrouille. Comme prévus et envisagé, c'est bien Cyrille et ses menaces, sa colère et son ego blessé. Je parcoure rapidement ses messages d'un œil blasé. Il me dit que je vais perdre mon d'job car il va tuer mon patron, que je vais me retrouver à la rue avec tout un tas de mots bien sympa type sale chienne, traînée, ect... Il me dit aussi que je dois m'arranger pour ne plus croiser sa route, bla bla bla. Qu'il me punirait bien pour tout ça. Bref... Rien de bien étonnant.  

Je décide alors un truc con. Je me retourne pour faire face à Shin et lui envois le téléphone sans avoir fermé la conversation.  

- Si je ne peux rien te cacher, voilà où j'en suis ce soir.

J'ai l'impression d'être une gamine à faire ça. Niveau m.a.t.e.r.n.e.l ! Mais j'ai même plus envie de me battre à ce sujet-là. J'en suis arrivée à un stade ou tout me passe par-dessus. S’il veut savoir, il n'a qu'à se servir. C’est open bar. De toute manière, il est déjà au courant des grandes lignes. Et cette histoire est tellement grotesque que j'ai hâte d'en terminer.

- Je reconnais que Cyrille n'est pas un prince charment. Mais je n'avais pas besoin d'amour dans ma vie. Je te rappel que de ce côté-là j'ai aussi tout à reconstruire. Je ne peux pas être sur tous les fronts en même temps. J'étais jeune quand je me suis mise avec lui et je ne sais pas ce que c'est que d'aimer. Il me protège du monde de le rue et c'est tout ce qui compte pour moi.

Je m'adosse à mon tour contre la vitre, laissant l'espace de la pièce nous séparer. Et sans m'en rendre compte, je croise moi aussi mes bras contre ma poitrine, comme pour me protéger de ce qui va suivre. Même mes yeux vont regarder le mur à côté de lui. Je ne suis pas bien et ça se voit.

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lieutenant

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MessageSujet: Re: Une chanson telle que toi // SHIN   Une chanson telle que toi // SHIN EmptyVen 23 Aoû - 11:16



Une chanson telle que toi
Shin & Rox


Roxane avait raison. Ça faisait beaucoup de questions. Mais ça faisait également trop peu de réponse. Elle n’était pas allée s’asseoir sur une chaise, comme il le lui avait proposé. Evidemment. Elle lui tournait le dos, préférant offrir son visage à la nuit plutôt qu’à lui. Shin se décolla finalement de la porte dans l’idée de la rejoindre. Il n’en eut pas le temps pourtant. Elle ne lui en laissa pas réellement l’occasion. Le téléphone portable vola entre eux deux, et l’asiatique le réceptionna sans mal. Un sourcil se réhaussa sur son front, interpellé tant par les mots que par le geste de son employée. Il retourna l’appareil entre ses doigts. Roxane continuait son discours, continuait de déballer son sac. Mais combien d’autres secrets lugubres lui cachait-elle ? Pendant ce temps, les yeux du Gardien glissèrent sur l’écran du cellulaire. Son attention agrippa certains mots, presque au hasard, et ça lui fut suffisant. Il n’avait pas besoin d’en lire plus pour le moment. Il savait très bien tout ça. Que ce type était une raclure. Shin n’avait pas besoin de preuve autre que l’aveu de Roxy. Si elle affirmait que son petit-ami la battait, alors il ne pouvait en être autrement. Il lui faisait suffisamment confiance, trop pour lui faire l’affront de lire cette conversation.

- Ça, Rox … ça ne répond pas à mes questions, soupira-t-il en levant le téléphone.

En deux enjambés, il rejoint son bureau sur lequel il déposa le petit appareil. S’il n’avait pas en tête de fouiller dans les échanges téléphoniques de son employé, il était néanmoins convaincu par l’idée de conserver ces messages. Shin avait quitté le monde de la mafia et du banditisme depuis longtemps, à présent il préférait œuvrer par des moyens plus cleans. Plus légaux. Il y avait sûrement de quoi foutre cet enfoiré dans la merde, juridiquement parlant, avec le contenu de cet engin. Et quand bien même ça ne fonctionnerait pas, l’ancien yakuza avait conservé des liens implicites avec bien des figures dans cette ville. La flicaille n’en était pas exclue. Peu importe le procédé, il trouverait le moyen de tenir ce fumier loin de Roxane.

- Je ne te parle pas… d’amour, reprit-il.

Son regard flâna sur la pièce, comme si ce simple mot qu’il avait repris de son discours lui paraissait ridicule. Bien sûr qu’elle devait se reconstruire. Bien sûr que ça n’a jamais été évident pour elle. Que ça ne le sera sans doute jamais.

- Je te parle de ce que ce type t’a fait.


Le lieutenant se rapprocha d’elle à nouveau. Il s’arrêta face à elle, devant la fenêtre. Ses yeux suivirent un instant le reflet des rayons lunaires sur ses cheveux défaits.

- Il ne t’a pas protégé de la rue, Rox. Il en a profité pour t’emprisonner, pour ne plus que tu t’en ailles. Parce qu'il savait qu'il n'y avait personne pour te protéger de lui.

Son attention dévia un instant vers l’extérieur. Shin se perdit dans la nuit, et dans les méandres lointains de ses souvenirs. Il en avait vu, des femmes comme Roxane. Des femmes chahutées par la vie. Démolies. Des femmes qu’on utilisait, qu’on malmenait, pour un quelconque plaisir masculin. La pègre japonaise portait son lot d’enfoirés. Personne ne demandait aux filles d’où venaient leurs bleus. Personne ne disait rien, parce qu’après tout, ce n’était que des putes. Shin savait comment ça fonctionnait. Et, sans étonnement, il avait trouvé ce même raisonnement en Cyrille. Sale pute. C’était sorti de sa bouche tordue par la rage tout à l’heure, avec tout le dédain et le mépris d'un homme qui n'a aucune considération pour l'être humain en face de lui.

- Ce n'est pas ainsi qu'on traite la personne qu’on aime, Rox.

Le Gardien retrouva les prunelles flamboyantes de sa protégée. Sa colère était apaisée maintenant. Seul demeurait un accablement impuissant. Il rompit pour de bon la distance entre eux pour poser sa main sur l’épaule de la jeune femme. Il la pressa doucement, la couvant alors d’un regard sincère dans le secret tamisé de l’obscurité.

- Je t’aurais aidé à trouver une solution, si tu me l’avais dit. Nous allons en trouver une à présent.



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MessageSujet: Re: Une chanson telle que toi // SHIN   Une chanson telle que toi // SHIN EmptyVen 23 Aoû - 15:20



Une chanson telle que toi
Shin & Rox



Ce que me propose Shin aurait pu faire fondre bons nombres de cœurs. Le simple fait qu'il se positionne pour me protéger ferait tanguer n'importe quelle âme en peine. Tout le monde à besoin d'un héros. Tout le monde aimerait ce savoir protégé par quelqu'un. Surtout par quelqu'un comme Shin. Même moi ça me fait un gros quelque chose.  
Mais je détourne les yeux. Me privant de cet instant plein de grâce que j'aurais pourtant voulus apprécier.

- Ce que ce type m'a fait, ce n'est rien à côté des autres. J'ai l'habitude. Et mes habitudes ont la peau rude.

Sans parler que je ne pense pas, ou difficilement, avoir droit à plus. Shin l'ignore, mais je suis née pour faire souffrir les gens. Alors en quel honneur aurai-je le droit de batifoler avec bonheurs ? Et qui voudrait d'une femme qui doit luter chaque soir pour ne pas dévorer l’âme des gens une fois les yeux fermés ? Qui voudrait ne pas la frapper ? Qui voudrait l'aimer ?

Et pourtant je ne peux empêcher mon cœur de s’emballer. De regarder ce tas d'émotions qui se tortille dans mon ventre à la recherche d'une sortie heureuse. Comme si j'avais ce besoin d'hurler car trop pleine. Trop pleine de chose auxquels je n'ose croire.  
C'est un peu comme vouloir toucher le soleil. Je SAIS que je vais me brûler.
Puis c'est impossible.

- Ecoute Shin... Dis-je en posant enfin mon regard sur le siens. Tu as déjà fait beaucoup pour moi. Trop même certainement. Et je te remercie... sincèrement. Mais je ne pense pas mériter tout ça. Tu devrais...

Je ne réussis pas à empêcher ma main de faire ce qu'elle fit par la suite. Trop emballée dans mes émotions que j'étais. Car mes doigts vinrent effleurer sa joue, écartant une de ses mèches noires de ses yeux sombres, comme la caresse subtile d'un courent d'air chaud.

- Prendre tu temps pour toi. Tu n'as pas meilleure mine que moi c'est temps si...Et si je n'étais pas persuadée que tu me dirais de me mêler, toi aussi, de mes affaires. Je te demanderais ce qu'il ne va pas. Si tu dors bien.

Je suspendis mon geste, la main en l'air, comprenant ce que j'étais intimement en train de faire. Je la retira presque brusquement en détournant les yeux.

- Je ne peux pas t'en rajouter sur les épaules...

Je soupira en me mordant la lèvre, anxieuse. Petit toc que j'ai depuis fort longtemps et qui traduis mon inconfort.

- Et je pense être capable de me débrouiller seule.

Enfin... presque.
Enfin... oui !  
Reste à voir si j'en ai vraiment envie.

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MessageSujet: Re: Une chanson telle que toi // SHIN   Une chanson telle que toi // SHIN EmptyDim 25 Aoû - 10:34



Une chanson telle que toi
Shin & Rox


Ce qu’elle lui répondit troubla quelque chose au fond de son être. Shin observa les deux prunelles pétillantes d’une chaleur sombre face à lui, tandis que Roxane aventurait un doigt sur son visage. « Je te demanderai ce qui ne va pas. Si tu dors bien ». Elle venait, probablement inconsciemment, de toucher ce point si crucial qui lui faisait défaut depuis quelques temps. Tant et si bien qu’elle lui fit oublier tout ce qu’elle avait dit d’autre. Ses contestations quant à ce qu’il voulait faire pour elle. Ses remerciements qui n’avaient pas lieu d’être. Il se serait opposé à ce discours, si elle n’avait pas eu ce geste. L’asiatique finit par soupirer. Elle se tue, voilant ses mots derrière ses lèvres qu’elle se mit à mordiller.

- Tu … Je dors très bien, Rox. Ne t’en fais pas pour ça, éluda-t-il dans un mensonge pourtant nécessaire.

Il ne pouvait pas lui dire. C’était impossible, totalement prohibé. Et quand bien même Roxane aurait fait partie de son monde, quand bien même elle aurait brillé de cette même aura dorée qui le caractérisait tant, il n’aurait pas pu se confier à elle sur le fléau qui le poursuivait. Shin avait des responsabilités de trop hautes importances dans le Monde des Songes. Si sa faiblesse se répandait parmi les rangs, les effets n’auraient rien de positifs. Il s’évertuait à l’étouffer, ou en tout cas, à ne pas l’ébruiter ni l’expliquer à ses subalternes.

Chassant ses problèmes qu’il était désireux d’oublier, le Gardien remonta ses mains le long des bras sa précieuse protégée, pour les poser sur ses deux épaules. Il pencha plus intensément la tête vers elle, récupérant ce regard qu’elle lui refusait. Et alors Shin la couva de toute sa bienveillance, regrettant de s’être emporté contre elle juste auparavant. Regrettant de lui avoir reproché l’existence d’une ordure qu’elle devait elle-même supporter et subir.

- Est-ce que tu as un endroit pour dormir cette nuit ?

Sa voix effleura le silence de la pièce comme un souffle discret. Il se doutait bien que non. Ses pouces pressèrent doucement les épaules de Roxane sous ses paumes. Elle lui paraissait si petite. Si frêle et si fragile. Beaucoup trop jeune pour encaisser toutes ces saloperies.

- C’est hors de question que tu retournes chez ce type, poursuivit-il d’une voix calme et sereine. Tu devrais dormir ici ce soir, Rox. Juste pour une fois, d’accord ?

Il soutint son regard l’espace d’une longue seconde. Précieuse. Marquée de toute la force brute et solide qu’il pouvait lui prêter. Il n’avait pas besoin de parlementer sur son refus d’accepter la main qu’il lui tendait. Non, Shin n’en avait vraiment aucunement besoin. Il ne la laisserait pas tomber, quoi qu’il advienne. Et qu’importe son assentiment à ce sujet.

- On trouvera une solution demain. Je te le promets.



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MessageSujet: Re: Une chanson telle que toi // SHIN   Une chanson telle que toi // SHIN EmptyVen 6 Sep - 16:11



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Shin & Rox



Je ne sais pas si, finalement, je ne préférerais pas la violence. Elle est plus brute, certes, mais moins intense. Pacque ce que me fait ressentir Shin à cet instant est plus lourd et plus fort que ce que les maux physiques provoquent en moi. La puissance de mes émotions me fait trembler aussi surement que le plus mordant des froids. Je suis tentée de fuir. Je ne suis pas habituée. Je ne sais même pas comment réagir. C'est comme s'il prenait mon cœur en étaux et qu'il... le consolait. Ça me fait du bien. Tellement de bien que ça en devient effrayant. Je ne sais quoi faire de ses sentiments qui me galvanise. Ils sont fort. Trop fort. Je suis plongée dans la prunelle de ses yeux sincère et je me sens comme aspirée. Ensorcelé.
J'ai peur de tout gâcher mais je suis aussi confrontée aux sentiments d'y prendre goûts.
Comme pour ma nature de cauchemar. Mais en bénéfique cette fois-ci. Enfin je crois.
Mais se nourrir de quelqu'un, ça reste une dépendance non ?

- Shin...

J'ai baissé les yeux. Encore... Car je suis tout bonnement incapable de soutenir ce regard qui a le pouvoir de faire accélérer mon cœur. J'ai besoin de me reprendre. Son épaule est plus neutre. Presque plus... paternel.

- Tu... tu... me fais peur. Lui confiais je presque douloureusement en portant ma main sur mon cœur.

Être sincère dans ce genre de situation semble être plus dur que quoi que ce soit d'autres et je suis étonnée de me retrouver à cours de mots. Je suis pourtant capable d'affronter les pires raclures. De ne pas baisser les yeux devant le plus sombres des démons. Avancer au-devant de la pire des situations. Mais là... Mais là je me sens terriblement faible. En manque cruel de sincérité et de courage. Mais je dois trouver la ressource pour m'expliquer, LUI expliquer. Sans le blesser. Car c'est bien la dernière chose que je désire.

- Plus le temps passe, Shin et plus t'es marques d'affections me font peurs. Ça... Ça me fait peurs parce que je trouve ça plus fort que n'importe quels coups de traître ou que n'importe quel shoot. Ça me... Tu me fais du bien. Vraiment. Et comme toutes mes expériences dans la vie me le font croire, je sais que ce qui me provoque ce genre de bien être... J'en devient très rapidement accro, Shin...

Je reprends mon souffle, comme si j'avais sortie violemment de mes entrailles une pierre immense. Si lourde qu'elle m'étranglait insidieusement.

- J'irais chez une amie... Ne t'inquiète pas pour moi. Pas pour ça en tout cas.  

Je suis encore là. Parce que j’hésite à bouger. Pire. Je n'ai pas envie de bouger et de quitter la protection de ses bras. Mais des réflexions acides me passent à l'esprit. Comme un gout amer qui s'insinue sur le palet. Alors j’enchaîne, sans lui laisser le temps de me répondre.

- Je pense que tu dois avoir l'habitude... Sauver des gens de la rue... c'est devenir quelqu'un de désirable à nos yeux. Tu es l'image de la stabilité qu'on désire tous. Tu dois me trouver pathétique et stupide... Mais je t'ai promis que je me soignerais de mes dépendances. Je ne veux pas me bercer d’illusion une énième fois.

Je me rends compte que je pleure quand je relève mes yeux sur lui.  

- J'essaie d'ignorer tout ça. De me battre pour être indépendantes émotionnellement de tout ce qui me rend accro. Mais là c'est dur. Tu ne m'aide pas. Je crois que c'est plus facile quand tu me crie dessus... C'est en partie pour ça que je suis restée avec Cyrille. Lui... Lui il ne provoque pas ça en moi. Je suis désolée...

C'est là que je trouve le courage de me défiler et de mes défaire de ses doigts.
Je n'ai même pas envie d'entendre sa réponse. J'ai juste envie de disparaître tellement mes émotions me font hontes. Honte pourquoi ? Je ne sais pas. Mais j'ai l'impression de lui avoir confiée ce que j'ai de plus fragile. Et j'ai peur qu'il le brise. D'un mot. D'une expression, il en a le pouvoir. Ça je le sais. Et je n'ai pas le courage de me battre contre ça. Contre lui. Contre moi.

Tout ce que je veux, c'est d'être avalée par l'oublis de la nuit.
Je dévale les escaliers après avoir quittée en courant la pièce.
Je suis désolée de faire ça. Je me sens enfant. Je me sens femme fragile.
Et ça me déboussole.
Mais je n'ai pas le choix.

J'ai l'impression d'étouffer sous un cœur trop lourd.
Ou trop léger.
Un cœur en apesanteur.

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MessageSujet: Re: Une chanson telle que toi // SHIN   Une chanson telle que toi // SHIN EmptyMar 17 Sep - 10:59



Une chanson telle que toi
Shin & Rox


Shin ne s’était pas attendu à ça. Il ne s’était pas imaginé qu’elle prononcerait des mots d’une telle teneur.  Il la regarda, elle, ce bout de femme brisé, au visage beaucoup trop jeune, beaucoup trop jeune pour ce qu’il était, lui débiter un paquet de paroles claquantes de maturité. Quelque chose se pressa anxieusement au fond de son torse. Le Gardien sourcilla et se tendit imperceptiblement, impuissant face aux aveux de sa protégée. Il avait toujours souhaité que Roxane puisse se confier à lui. Sans crainte. Sans appréhension. Et pourtant, aujourd’hui, alors qu’elle parlait à cœur ouvert, c’était lui qui redoutait l’échange. Il ne désirait pas entendre ça. Il ne désirait pas entendre de sa bouche un discours qui sonnait bien trop dangereusement. Il était probable que ce que Roxy expliquait trouvait un écho douloureux en lui. Un écho bien trop juste. Mais à la différence de la jeune femme, Shin s’interdisait même d’y penser. C’était inconcevable. C’était impossible.

Alors il ne fit rien. Il ne répondit rien. Le coréen se contenta de l’observer, elle et ses mirettes reluisantes d’une poignante sincérité, alors que sa langue se déliait. Ça lui brûlait le cœur. Subtilement, mais d’une justesse trop effrayante. Elle parlait de dépendance. Elle parlait de Cyrille. Et tout ce flot d’informations ne faisait que graviter autour de lui. Il le sentait, mais se refusait de se préparer au moment où tout cela le percuterait. Roxane pleurait, et ce fut sans doute ce qui termina de poser ce poids contre sa poitrine. Il aurait aimé lever la main pour essuyer ses larmes, gommer toute trace de peine et de douleur sur ses joues, comme il l’avait patiemment fait par le passé. Pourtant, il savait que ce n’était pas une bonne chose. Pas maintenant. Pas après tout ça. Il le sentait au fond de lui, mais ça émanait d’elle également. La culpabilité l’étreignit avec force. Quelque chose avait changé. En lui. En elle. Quelque chose qui l’empêchait de prendre soin d’elle comme il l’aurait souhaité. Mais peut-être que finalement, l’oisillon aux ailes brisés n’avait plus besoin de lui pour s’envoler.

Un courant d’air. Elle disparut. L’effluve discrète de son parfum l’effleura avec douceur. Pourtant, il n’y avait plus de place pour tant de délicatesse dans son esprit, alors que Roxane laissa le silence et l’obscurité de la pièce l’enserrer. Alors qu’elle laissa planer derrière elle, l’écho de ses mots interdits. Ses pas se turent au loin, dans l’escalier. Le temps sembla retenir son souffle un moment. Puis enfin, Shin soupira. Silencieusement. Ses doigts se levèrent, passèrent sur son visage et glissèrent sur ses paupières lourdes. Il était éreinté.

Tellement éreinté …


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END. :03:
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