You can't escape the past, unless...

Sirius & James

Un regard à mes bagages non déballés et à mon appartement incroyablement morne, je soupire. Je viens juste de revenir du Japon, et déjà, l’atmosphère pesante de mes souvenirs m’assaillent. Je ne sais pas pourquoi j’ai accepté de revenir à Manchester. Yuki m’a dit que quoi que je porte en mon cœur, de si lourd, il fallait que je le combatte. Il m’a confié sa boutique Yukiko’s pastries pour me faire la main avant d’ouvrir mon propre commerce. Et me voilà, ici. Je suis là, le décalage horaire me tue. Je ne prends même pas la peine de ranger quoi que ce soit, je me déshabille rapidement et me glisse sous la couette. Est-ce que j’ai fermé ma porte à clef ? Ah…c’est vrai, elle n’a de poignée qu’à l’intérieur…


Lorsque j’ouvre les yeux, je suis dans ma chambre d’adolescent. Je repense à Nathan et à ses yeux pétillants de malice. Il vient de m’envoyer un sms. Un de ces sms qui vous collent des frissons. Des mots emplis de promesses de plaisirs. Je souris et tapote des mots en retour sur mon téléphone. En sms, puisque le nombres de caractères compte afin d’éviter les surcoûts. Je réfléchis un instant à comment tourner ma phrase. Hum…oui, comme ça. Fier de mon effet, j’envoie. Je regarde l’heure. J’ai encore deux bonnes heures avant que ma mère ne revienne. Bien. Je me dirige vers mon ordinateur que je pose sur mon lit près de moi. Je reçois une réponse….Ooooh Nathan, tu me fais beaucoup d’effet ! Je souris en cherchant le film adapté à la situation.

Une fois installé, à l’aise, mes mains s’occupent de mes zones érogènes avec lenteur et application. Je nous imagine avec Nathan à la place des acteurs. L’excitation me gagne très vite. Mais d’un seul coup ma porte s’ouvre, ma mère apparaît. Je suis horriblement gêné. C’est quoi ce regard qu’elle m’adresse ? Oh non, pourquoi elle reste là ? Pourquoi elle s’approche ? Qu’est-ce qu’elle a dit ? Qu’est-ce qu’elle fait ? Non non….

« NON ! »

Mon cri fait trembler le décor, mais elle est toujours là, sur moi, à gémir. Cette fois c’est un de ces affreux dimanches après-midi. Des larmes roulent jusqu’à mes oreilles. Tout est désagréable. Puis, je ne sens plus rien d’autre qu’un vide intérieur. J’attends que ça se termine. Je ne peux faire que ça. Je sanglote. Elle me colle une baffe. « Pourquoi tu pleures ? T’es un homme non ? Je t’empêcherais de devenir une tafiole ! » Elle me fixe de son regard bleu acier. « Réponds quand je te parles ! »

« Oui…. »

Mon ton n’est que souffrance et crainte. « Oui qui !? » Je la regarde encore, choqué, puis je détourne les yeux avant de répondre.

« Oui maman. »

Je n’ai plus de cœur, je n’ai plus d’âme. Elle m’a tout volé sous prétexte qu’elle m’a offert la vie. Le sourire de Nathan ne parvient même pas à me faire penser à autre chose. Je ne pense qu’à cette affreuse pilule bleue qu’elle me force à consommer, particulièrement les dimanches midi, ou alors juste, quand elle a envie. Je repense à ma vie d’avant et je me demande comment tout a pu basculer aussi brutalement.

Je suis roulé en boule dans mon placard. Celui dans lequel j’ai pris l’habitude de me réfugier. Je suis beaucoup trop grand pour cet emplacement maintenant. Mais qu’importe. J’ai peur….j’ai peur d’entendre ses pas dans les escaliers, j’ai peur d’entendre la porte s’ouvrir. J’ai peur d’entendre sa voix, j’ai peur de voir ses yeux, j’ai peur de mourir encore une fois. Les larmes viennent imprégner le tissu de mon jean. Je l’entends arriver….non non…pas encore…

MademoizelleZ

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Sirius & James

Plus les pas se rapprochent, plus je tremble. L’angoisse se dilue dans mes veines et me maintient au sol. J’ai l’impression de peser des tonnes, je suis incapable de bouger. Et pourtant, je sais que lorsqu’elle sera là, je devrais me lever, me lever et la suivre. Encore. J’ai l’impression que mon cœur s’arrête quand les pas stoppent devant la porte de la penderie. Puis, la porte s’ouvre. Je n’ose pas lever la tête. Non, je ne veux pas. Pourtant elle ne me tire pas sur le bras pour me lever de force. Il ne se passe rien jusqu’à ce qu’une voix masculine se fasse entendre. Je redresse brusquement la tête, n’en croyant pas mes oreilles.

« Ga…Gabriel ? »

Son prénom se perd dans ma bouche alors qu’il s’accroupit vers moi, pour me sourire. Ce sourire qui m’avait tant manqué. Ce sourire qui avait le don de me rassurer. Mon coeur repart à toute allure. Son regard est bienveillant, comme toujours. Mon expression de surprise laisse place à celle du soulagement et je me jette sur lui, pour le prendre dans mes bras.

« Gabriel ! »

Ma force est telle que je le fais tomber au sol, sur le dos. Je suis au-dessus de lui et mon regard se perd dans le sien. Ses magnifiques prunelles chocolat me fixent avec surprise. Je suis tellement heureux de le voir, tellement soulagé, tellement tout… Nos visages sont si près.

« Où étais-tu ? »

Mon ton mêle reproches et interrogation paniquée. Puis, d’un coup, je réalise que ça n’a aucun sens. C’est moi qui est parti loin même si j’ai eu l’impression que c’était lui qui m’avait abandonné. Mais je m’en fou. Je m’en fou je suis juste heureux qu’il soit là. Je plante mon visage au creux de son torse et je me remets à sangloter.

« Tu m’as manqué, tellement manqué ! C’était si dur sans toi, un Cauchemar sans fin…je savais plus quoi faire… »

Je relève les yeux vers lui, plongeant de nouveau mon regard dans le sien, au bord du désespoir. Il est ma seule lumière dans cette obscurité glaçante.

« Ne me quitte plus s’il te plait. »

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Sirius & James

Sentir les bras de Gabriel se refermer sur moi m’apaise plus que je ne l’aurais cru. Enfin, enfin toute la terreur qui m’habitait semble s’estomper. Je tremble encore un peu, mais, ça va beaucoup mieux. Il me maintient contre lui le temps que mes sanglots nerveux se calment. Alors que je lui avoue qu’il m’a manqué, il me dit que lui aussi. Je relève la tête vers lui pour prononcer ce qui me semble tout à fait normal dans un cas comme celui-là. Et il me promet de ne plus me quitter avec un de ces grands sourires dont il a le secret sur les lèvres. Alors, mon visage s’adoucit. Un sourire reconnaissant naît sur mes lèvres. Je le crois. C’est seulement à ce moment-là que je remarque que je l’écrase vraiment.

« Oh pardon ! »

Je me redresse aussi rapidement que possible, plaçant mes mains de chaque côté de sa tête pour prendre appui, mais je me perds encore dans son regard qui semble vouloir dire des milliers de choses à la fois. Je rougis sans savoir pourquoi. Je ne suis pas du genre à rougir, ça me perturbe. Je roule sur le côté en m’assurant de ne lui porter aucun coup dans la foulée et seulement là, je me redresse, puis je lui tends la main pour l’aider à se remettre debout lui aussi. Nous sommes dans un jardin, dans l’herbe. Celui de mon appartement à Manchester. J’entraine Gabriel jusqu’au petit banc que j’ai installé pour lire par beau temps.

« Raconte-moi, tu as fait quoi tout ce temps ? »

J’ai l’impression de le retrouver après de nombreuses années. J’ai l’impression qu’il va avoir des tas de choses à me dire. Je l’espère. Je le regarde avec espoir. Le soleil rend ses cheveux verts encore plus flashy. Je trouve ça joli, ça contraste avec ses yeux et ça rend sa peau plus blanche. Je l’ai toujours trouvé magnifique, mais toujours inatteignable. Aujourd’hui, j’ai l’impression que nos retrouvailles ont fait tomber une barrière. Je ne peux pas m’empêcher de le détailler. La finesse de ses traits, la délicatesse de ses gestes, aussi gracieux que ceux d’un ange, et pourtant… Il n’a pas d’ailes.

Je ne sais pas si c’est la chaleur du soleil sur ma peau, ou si c’est la présence de Gabriel, mais je ne me souviens même plus de ce qui me chagrinait tant juste avant. Je n’ai qu’une envie, qu’on reparte à l’aventure lui et moi, comme au bon vieux temps. Je sens déjà mes jambes fourmiller, comme si j’avais besoin de courir. Des étendues de prairies à pertes de vues s’étendent autour de nous et un grand chemin en direction d’une immense forêt nous invite à le parcourir.

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Sirius & James

Il paraît radieux alors qu’il me raconte rapidement son tour du monde artistique. Mon sourire s’étire pour devenir aussi grand et radieux que le sien. Ça me fait tellement bien de l’avoir retrouvé ! S’il savait !

« C’est merveilleux ! Tu dois avoir un succès fou maintenant ! Connu dans le monde entier ! Je suis content pour toi ! Vraiment. »

Je lui donne une petite tape dans l’épaule pour appuyer mon propos accompagné d'un sourire tendre. Je suis vraiment heureux pour lui, ses photos comptent énormément pour lui. Il aime peindre aussi. Je me dis qu’un jour, il faudrait que je lui demande de faire des photos de moi professionnelles, pour me présenter dans les magazines de pâtisserie. Cette idée me ravi au plus haut point. Mais je ne sais pas pourquoi je l’oublie rapidement aussi. Il me retourne la question et mon esprit clignote un instant, tout comme le ciel qui semble s’éteindre pour se rallumer. Je ne comprends pas trop. J’ai un sentiment de malaise d’un coup et mon regard se perd vers les buissons où il m’a semblé voir passer une silhouette féminine. Puis de nouveau, mon sourire revient alors que Gabriel passe dans mon champ de vision. Le plaisir de créer des gâteaux, de travailler le chocolat, tout ça me revient.

« J’ai fait une formation pour devenir pâtissier et chocolatier ! D’ailleurs…au Japon…pff, j’ai pas mal pris. »

Je ris en soulevant mon t-shirt pour attraper la peau de mon ventre et lui montrer la petite brioche formée par ma gourmandise. Puis je m’aperçois de ce que je fais et je laisse mon t-shirt retomber, animé par une nouvelle envie, celle de courir sans plus m’arrêter. Le chemin qui s’ouvre devant nous est plein de promesses et déjà, Gabriel me tend la main, me taquinant.

« Tu parles ! J’suis un vrai cougar moi maintenant ! »

Je lui attrape la main pour bondir sur mes jambes avant de lui donner un tout petit coup de poing dans l’épaule de l’autre, pour le narguer et me mettre à courir à toute allure, l’entrainant derrière moi. Je n’ai pas envie de le laisser derrière, il m’a bien trop manqué ! Nous courons à perdre haleine jusqu’à l’entrée de la forêt. Je me sens invincible ! Je ris aux éclats jusqu’à ce que mon échine se secoue d’un violent frisson, stoppant net ma course et que ma main se resserre brusquement sur celle de Gabriel. L’ambiance s’est alourdie et ma mère avance vers nous, semblant sortie des ombres. « Que fais-tu avec lui James ? Rentre à la maison ! » Je recule.

« Non. »

« Qu’as-tu dit ? »

« Non. J’ai dit non. »

Mais je suis de moins en moins sûr devant le regard sévère de ma génitrice et tortionnaire. Je perds de mon aplomb, mais la présence de Gabriel me donne le courage de ne pas déjà baisser les yeux. Une assurance qui se fissure à chaque pas qu’elle fait vers moi. La forêt a disparu, de nouveau ma chambre est là. Retour à la case départ. Elle me regarde, satisfaite. « C’est bien mon chéri. Maintenant demande à ton ami de partir. » Je lâche brutalement la main de Gabriel, lui adressant un regard désolé mais je n’y arrive pas. Je ne veux pas qu’il parte. Pourtant, la pression de ma mère est telle que je commence à desserrer ma prise.

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Sirius & James

Je suis perturbé. J’ai envie de vomir. La main de Gabriel me manque déjà. J’ai froid, j’ai peur. Encore une fois, elle est venue me pourrir la vie, encore une fois, elle est venue me séparer d’une personne qui compte vraiment pour moi. Pourrais-je la haïr davantage ? Et pourtant, malgré ça, je suis encore en train de lui obéir, comme un petit garçon, comme un jeune homme soumis. Je me suis perdu, je ne me suis jamais retrouvé. Par sa faute. Je n’écoute plus ce qui se passe. Mon regard est fixé sur elle et mon cerveau a freezé. Si je ne suis pas encore devenu fou c’est sûrement parce que Gabriel est encore là. Sa présence donne quelque chose de tangible à la situation. J’ai l’impression que tant qu’il sera là, je ne sombrerais pas dans la folie.

Mais elle va nous séparer. Elle l’a toujours fait. Je vois Gabriel s’approcher d’elle. J’ai peur pour lui soudain, peur qu’elle puisse lui faire du mal. Je ne me le pardonnerais jamais si elle lui faisait du tort. Mes yeux s’agrandissent d’horreur. Elle ne me regarde plus, elle observe Gabriel qui a commencé à lui parler.

« Fais attention… »

Mais ma voix s’éteint dans ma gorge, faible. J’ai envie de retourner dans la penderie. Mais je ne veux pas manquer ce qui se passe pour autant. Mon regard passe de ma tortionnaire à mon ange gardien. Il lui tourne autour comme un prédateur. Intérieurement ça me rassure de savoir qu’il a le dessus, et puis, une fois derrière elle il s’arrête. J’ai le cœur qui bat de plus en plus vite, je sais pas pourquoi mais je sens qu’il va se passer quelque chose de grave. Un drôle de bruit se fait entendre, elle me regarde avec une expression désemparée qui me vrille le cœur malgré moi. Puis elle baisse les yeux sur la lame qui dépasse de sa poitrine, ses mains comme cherchant à y toucher.

Des larmes roulent sur mes joues tandis que mes genoux rejoignent le sol. Le soulagement ? La douleur ? Je ne comprends pas ce qui m’arrive. Je suis heureux et triste. Je suis reconnaissant et pourtant, je lui en veux d’avoir tué ma mère. Je ne sais pas ce qui m’arrive. Mon esprit est brouillé. Je ne sais même plus où on est. Ma chambre a disparue. Je vois que Gabriel attaque encore, quelque chose en hauteur mais mes yeux restent fixés sur l’espace où elle se tenait encore quelques instants auparavant. Et puis d’un coup, je vois une autre personne que je ne connais pas mais qui dégage quelque chose d’extrêmement malfaisant tomber. Je me relève pour rejoindre Gabriel, perdu. J’ai oublié pourquoi je suis là. La seule chose que je sais c’est que je dois rester auprès de Gabriel.

Nous sommes sur un chantier abandonné à présent. L’homme devait attendre notre passage en hauteur pour nous détrousser, mais Gabriel a été plus malin. Pourtant je ne veux pas qu’il se batte, je ne veux pas qu’il soit blessé ! Ma mâchoire m’en tombe. Gabriel brandit vraiment une épée pour aller donner un coup à l’homme qui brandit une épée encore plus grosse. Comme celle de Cloud dans Final Fantasy. J’suis tellement sur le cul que je me laisse tomber sur une pile de parpaings derrière moi. Mon regard fixé sur l’inconnu dont le visage est animé par la hargne et la haine. Des chuchotements désagréables me parviennent aux oreilles. Ils sont étrangement familiers. Je me sens de nouveau mal. Qu’on me laisse tranquille !

Je me force à regarder Gabriel, encore et encore. Je croise les doigts, je veux qu’il gagne. Alors je me concentre sur le combat. Ils ont commencé à bondir, du moins l’inconnu fait des bonds surhumain vers les étages de l’immeuble non terminé. Je souhaite très fort qu’il tombe dans sa manœuvre.

MademoizelleZ

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Sirius & James

Ils sont arrivés tellement haut à présent. Je ne comprends pas tout ce qui se passe. J’essaie de suivre, mais je n’entends que les coups d’épée, ou les chocs sur les poutres. Les murmures angoissants poursuivent leur œuvre jusqu’à ce qu’enfin, tout s’arrête. D’un coup. Je n’ai pas vu comment, ni pourquoi. Mais un nuage de poussière noire s’est levée brutalement devant moi et est retombé pour disparaître dans le vent. Alors, mon cœur fait une embardée sous l’inquiétude.

« Gabriel ? GABRIEL ! »

Je le vois déployer de magnifiques ailes. Je n’en crois pas mes yeux. C’est magnifique ! Gabriel est vraiment un ange alors ? Un sourire incertain s’affiche sur mon visage. Je l’observe se poser avec délicatesse sur le sol. Une grâce propre aux êtres de lumière. Puis de nouveau, alors qu’il se rapproche de moi et que ses ailes semblent disparaître petit à petit. Il me demande si ça va et je lui fonce dessus. Je me sens enfin libéré d’un poids, même si je ne saurais pas dire lequel. Mes bras l’entourent de nouveau. C’est une étreinte qui me fait du bien. Même si je dois le serrer un peu fort. Je m’écarte un peu, juste assez pour pouvoir le regarder pendant que je lui parle.

« Je vais bien, merci…., et toi tu n’as rien ? J’ai cru qu’il…son épée était gigantesque, j’ai cru qu’il allait te couper en deux…bon sang, je sais pas ce que j’aurais fait si…. »

Je pose mon front contre le sien en fermant les yeux. Je me refuse à le lâcher, je me sens trop étrange, je n’arrive pas à mettre des mots sur mes sentiments. Je n’arrive pas à relâcher mes muscles. J’ai l’impression de l’avoir retrouvé après une éternité. J’ai la sensation que je ne le serrerais jamais assez longtemps contre moi pour rattraper tout le temps où il m’a cruellement manqué… J’ouvre de nouveau les yeux, rencontrant ses prunelles chocolat, ses iris remplies d’amour. Un frisson me parcourt le corps. Nous sommes si près. Ma bouche entrouverte s’approche de la sienne mais… soudain je réalise que je n’ai pas le droit de le traiter comme tous les autres. Je ne peux pas juste prendre ce que j’ai envie de prendre. Mon cheminement s’arrête là. Il décidera de la suite.

Le décor autour de nous a changé. Une légère brise nous souffle dessus. Le soleil réchauffe délicatement notre peau. J'entends au loin le piaillement des mouettes et le bruit relaxant des vagues. Sous nos pieds, la roche. Nous sommes au bord d'une falaise au moins autant que mon coeur l'est en cet instant. Egoïstement, j'ai envie que ce soit Gabriel qui fasse le choix à ma place. Parce qu'ainsi, je pourrais toujours l'en blâmer de l'avoir fait. Parce que je suis comme ça. Je n'aime pas prendre de décisions. Pourtant, j'ai toujours aussi cruellement envie de l'embrasser.

MademoizelleZ

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Sirius & James

Mon souffle se coupe alors que ses lèvres rejoignent les miennes. Elles ont une toute autre saveur que celles que j’ai bien pu goûter auparavant. Une intensité particulière, alors que ce ne sont que le bout de nos lèvres qui se touchent pour se séparer peu de temps après, me laissant déboussolé par cette envie assouvie qui en a réveillé bien d’autres en moi. Je sens encore sa main sur ma nuque alors qu’elle n’est plus là. Je sens le désir qui m’embrase alors qu’il s’éloigne. Toujours avec ce sourire que je lui connais si bien. Il s’écarte et je sais très bien que je n’aurais pas mon mot à dire, alors, je lui souris en retour, bien qu’un sursaut d’inquiétude m’agite le ventre alors que je le vois tomber. Je me précipite au bord de la falaise pour assister impuissant à sa chute, mais je l’aperçois déployant ses ailes, puis disparaissant hors de ma vue, ses ailes captant le soleil, m’éblouissant, m’obligeant à fermer de nouveau les yeux.


Lorsque j’ouvre mes paupières, c’est le plafond qui accueille mon regard. Retour à la réalité plutôt soft pour une fois. Au moins ça me change des réveils en sursaut. Mon bas-ventre m’interpelle violemment d’une forte érection. Evidemment, ce n’était qu’un rêve. Pourquoi faut-il se réveiller dans ces moment-là ? Je n’ai pas d’autres choix que de me soulager si je veux réussir à me lever. Un grognement de satisfaction m’échappe enfin. Légèrement essoufflé, le palpitant rapide, je me redresse sur mon lit avant de me glisser en direction de la salle de bain. Je me surprend à espérer que Gabriel existe. Il est vraiment temps que je me trouve un copain. Ou au moins un plan régulier. Le sourire aux lèvres, je suis prêt à démarrer ma journée.

MademoizelleZ