A la recherche des lamas !

Riley & Aiden

Je baille à m'en décrocher la mâchoire dans les allées interminable de ce supermarché. Mes yeux peinent à s'ouvrir sur les marques et les produits. Baptiste me mène la vie dure en ce moment. Et Aiden, tu pourrais cuisiner ci ? Et Aiden, tu pourrais cuisiner ça ? Raaaaah. Bon. Il me paye bien aussi. Mais aujourd'hui ça m'oblige à me lever tôt. J'aime pas me lever tôt bordel ! Pas à ce point. Quand j'ai vu ma gueule ce matin, les yeux injectés de sang, je me suis dit que j'aurais de la chance si on me laisse rentrer ou que ce soit avant de me demander si je me suis pas échappé de prison. Les larmes aux yeux d'avoir encore baillé, mon regard se perd sur les différentes viandes à ma disposition. Nan clairement, faudra que j'aille chez un boucher pour le fin gourmet qu'est Baptiste. S'il y voit que dalle, il a un sens du goût dingue !

« Diiiiis mamaaaaaaaaaaan on iraaaaaaaaaaa voir les laamaaaaaaas ? »
« Quels lamas mon chéri ? »
« C'est David qu'à dit ça à l'école. Il a dit qu'il y a une madame qui élève des lamas. Elle habite à côté de chez lui ! »
« Il doit sûrement avoir confondu...il n'y a pas de lamas en Angleterre... »
« Siiii je te juuuure maman ! C'est même presque sa voisine ! »

Je reste interdit devant cette conversation dans mon dos. Des lamas ? A Manchester ? Ma journée s'illumine ! Ces bestioles ont aussi l'air débiles qu'adorables ! Je me retourne pour demander où se trouve ces fameux lamas mais le regard effrayé de la mère qui entraîne rapidement son bambin derrière elle m'informe que j'ai toujours l'air d'un fou échappé de l'asile. Bon. Une recherche internet, ou, directement sur place...Il doit pas y avoir de milliers d'endroits capables d'abriter des lamas non ?

C'est guilleret que je débarque chez Baptiste avec mon tas de courses. Aller, à treize heure, j'aurais terminé !

Mes recherches internet n'ont pas donné grand chose. Voir rien. Mon scooter ronronne sous mes fesses alors que je me lance à l'assaut de la périphérie de Manchester la plus adaptée à de l'élevage de bestioles en tout genre. Les allées de champs m'accueillent avec leurs moutons mâchonnant leur herbe, l'air absent. Mon regard se promène derrière ma visière. Je plisse les yeux. Serait-ce ? Ah non. Bon. Je continue. Une demi-heure plus tard le miracle se produit. Et la catastrophe aussi. Mon cher scooter crachotte. Meeeeeeerde ! J'y avais pas pensééééé oh putain que je suis con ! Manquerait plus que mon téléphone lâche aussi. J'ose même pas regarder mon écran. J'ai le don pour enchaîner les merdes. La vibration de mon téléphone est caractéristique et sans appel. Je suis définitivement sans téléphone et sans essence en plein milieu de la cambrousse anglaise.

« Ah les petites joies de la vie ! »

Ironie quand tu nous tiens. Et il n'y a même pas de lamas en plus ! Quel poisse ! Je regarde autour de moi, avise la maison la plus proche. Je sais pas pourquoi, je m'abaisse derrière le premier muret qui passe pour regarder par-dessus. Une tête bouclée se tourne vers moi. Je pouffe soudain. Si je traite Orion de lama, plutôt que de Tête-de-balai, est-ce qu'il le prendrait encore plus mal ? En tout cas j'ai trouvé les lamas ! Hilare, je me retrouve soudain nez à nez avec une jeune femme. Mon sourire s'efface tout de suite.

« Oh euh bonjour..je euh...j'ai plus d'essence. »

MademoizelleZ